Cette semaine, nos adhérents nous partagent leur ressenti à la lecture du rapport de la Commission de l'IA.
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Le 27 mars 2024

Peu de chances que vous ayez raté l'info : la Commission de l'Intelligence Artificielle a rendu ce mercredi 13 mars son rapport au Gouvernement, contenant pas moins de 25 recommandations pour consolider la position de la France en tant que leader européen dans le domaine de l'IA. Le tout grâce à un plan d'actions en bonne et due forme et un investissement de 27 milliards d'euros sur une période de 5 ans. Nous avons demandé à cinq de nos adhérents ce qu'ils en ont pensé. Pour lire ledit rapport, c'est par ici.

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Le rapport de la Commission de l'IA vu par nos adhérents

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Pour commencer, une petite mise en perspective historique. 

En 2018, Cédric Villani, député LRM et mathématicien, avait rendu un premier rapport autour de l'IA  pour lui "donner du sens" et définir une feuille de route. Parmi les nombreuses pistes proposées à l'époque : créer un réseau d’instituts interdisciplinaires d’intelligence artificielle, mettre en place un supercalculateur conçu spécifiquement pour les applications d’IA, ou encore rendre plus attractives les carrières dans la recherche publique afin d’éviter la fuite des cerveaux vers les géants américains.

En 2023, Elisabeth Borne, alors Première Ministre, a quant à elle mis en place le tout premier comité de l'IA générative, alias la Commission de l'IA composée de plusieurs experts et co-présidée Anne Bouverot, Présidente du conseil d’administration de l’ENS et Philippe Aghion, Professeur au Collège de France et économiste. Son objectif ? Se pencher en quelques mois sur une stratégie nationale de l'IA et proposer au Gouvernement une série de recommandations pour faire de la France un acteur incontournable de cette nouvelle révolution technologique.

Le 13 mars 2024, la fameuse Commission a rendu sa copie, dans un rapport de 130 pages sobrement intitulé "IA : notre ambition pour la France" et articulé autour de quatre piliers : le financement, la puissance de calcul, l'accès aux données et les talents. Composé de 25 recommandations, le plan proposé représente un investissement annuel d'environ 5 Md€ au cours des cinq prochaines années. Nous avons demandé à plusieurs de nos adhérents de nous partager leur ressenti à la lecture de ce nouveau rapport français autour de l'IA.  

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François Sabatino, Président d’Eclairion

Au sujet du chapitre Disposer de capacités de calcul souveraines : une condition sine qua non de l'autonomie stratégique (p 91).

« Le contenu de ce rapport vient conforter tant l’ambition que la méthode d’Eclairion, et valide la pertinence actuelle et future de notre positionnement et de notre offre, qui sont uniques. Car pour aider à faire croître puis à valoriser les prochaines start-up de l’IA, dans lesquelles se trouvent les prochaines licornes françaises, il importe de pouvoir leur proposer les meilleures solutions d’hébergement, au meilleur coût pour la puissance IT livrée, et dans un bilan environnemental le plus allégé quant à ses impacts. Et c’est encore mieux quand la solution ainsi délivrée est de droit et de capitaux français. C’est notre raison d’être, et notre fierté, que d’être aujourd’hui le seul acteur français - et le seul en France – à proposer une infrastructure d’hébergement dédiée au calcul intensif, rendant possible la prochaine étape de développement de ces technologies de pointes sur notre territoire. » 

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Odile Chagny, Economiste à l'Institut de Recherches Economiques et Sociales (IRES)

Au sujet du chapitre Faire du dialogue social et de la co-construction la pierre angulaire du recours à l’IA (p 68).

« Le rapport propose de faire du dialogue social et de la co-construction la pierre angulaire du recours à l’IA. On ne peut que se réjouir d’une telle proposition. Car, en effet, le dialogue social sera essentiel pour asseoir et garantir la confiance dans l’IA, comme forme de régulation « bottom-up » de l’IA, en complément des autres modalités que sont l’IA Act ou le « droit mou ». C’est exactement la position que nous portons dans le cadre du projet DIALIA, coordonné par l’IRES et co financé par l’ANACT, qui associe six organisations syndicales et trois patronales. Faire monter en puissance ce dialogue social technologique passera nécessairement par une phase d’acculturation de l’ensemble des acteurs, y compris du côté des directions.» 

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Anne-Sophie Carrese, Partner Elaia Partners

Au sujet du chapitre Financer durablement l’innovation : l’indispensable changement d’échelle (p 88).

« Nous sommes convaincus que l'IA et la Deeptech représentent des opportunités d'investissement inégalées, surtout dans un contexte où la France et l'Europe cherchent à renforcer leur position sur la scène mondiale de l'innovation. Ces secteurs souffrent encore d’un un manque de financements nationaux et il est impératif de combler cet écart pour saisir pleinement les opportunités d'innovation et de croissance. Elaia affiche des objectifs d'investissement ambitieux sur ces domaines reflétant notre engagement à soutenir l'émergence de startups et la transformation numérique des entreprises, tout en contribuant à la différenciation et à la compétitivité de notre écosystème. Notre portefeuille de startups investies par Elaia comporte depuis 20 ans plus de 70% de startups du domaine de l’IA et nous avons été particulièrement actifs ces derniers mois sur cette filière.»

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Jean-Marie John-Mathews, Co-founder & CPO de Giskard

Au sujet du chapitre Disposer en France d’une capacité d’évaluation des systèmes d’IA (p 117).  

« Le rapport de la Commission de l’IA met en lumière la nécessité pour la France de disposer d’une capacité d’évaluation des systèmes d’IA, c'est une position stratégique que nous soutenons chez Giskard. L'évaluation des IAs ne doit en effet pas être vue comme un frein à l'innovation, bien au contraire. Les méthodes de tests automatiques permettent aux entreprises de se constituer un avantage compétitif via la certification. Il existe aujourd'hui des manières innovantes d'automatiser la conformité ». 

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Quentin Auger, Directeur de l'innovation de Dada Animation

Au sujet du chapitre  L'IA met-elle en danger la création artistique ? (p 52).

« En première lecture du rapport, il apparaît complet et équilibré, listant à la fois les raisons d’espérer certains gains de la phase actuelle d’automatisation par IA, mais aussi des craintes bien fondées sur les risques de déclassement, de captation par les plus gros acteurs déjà centraux, et sur la société plus globalement, dont nos métiers. Au cœur de nos ICC est « l’interprétation » sous toutes ses formes et son questionnement. Cette interprétation de signaux complexes, et désormais leur génération, est justement le point fort de l’IA. Sans surprise, nos métiers ont donc un « niveau d’exposition à l’IA […] globalement plus élevé que pour l’ensemble des professions ». Les diverses études citées, globalement convergentes (y’en avait-il d’autres cependant ? leur sélection reste opaque), soulignent par ailleurs toutes que les instabilités joueront surtout sur les plus jeunes et les femmes. La prospérité de nos ICC reflète celle du reste de l’économie et ce sera l’impact global qui en scellera en grande partie le sort j’ai peur, dont l’impact environnemental, rapidement cité et objet d’une recommandation. Je regrette que l’effet de prolétarisation et les risques de dépossession de savoir-faire n’est pas été plus développés ».

CE QU'IL FAUT RETENIR DU RAPPORT

.La Commission de l'IA a rendu le 13 mars dernier son rapport, composé de 25 recommandations pour faire de la France un leader européen de l'IA.

. Priorités à l'appropriation collection, à la formation et la recherche, au déploiement de l'IA au service des citoyens, aux investissements technologiques et industriels, à la diffusion de l'IA dans l'économie et à la gouvernance française, européenne et mondiale. 

. La Commission recommande la création d'un fonds d'investissement "France & IA" de 10 Md€ pour faire émerger des start-ups spécialisées dans l’IA appliquée et accélérer la transformation du tissu économique de PME et ETI.

 

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