La newsletter qui reconnecte l'innovation au progrès — par Cap Digital
Le 3 octobre 2022
Cette semaine, on a décidé de faire un sommaire. Vous êtes plusieurs à nous l'avoir demandé dans vos retours enthousiastes sur cette nouvelle formule (encore merci, et pour les retardataires, c'est par ici). Alors voilà, on y est, c'est le moment pour notre tout premier sommaire de vous éblouir :
Focus sur : le Web3, ce concept qui fait tant parler de lui mais qui n'existe pas vraiment ;
Mais encore : du web à la portabilité de la data, zoom sur le projet européen DAPSI ;
L'audio anti-schmilblick : les ICC, en une note vocale de 5 min 01 s ;
L'appel à projets en stock : parlons peu, parlons cloud, avec un appel à projets dédié au financement d'espaces de données mutualisées ;
Le nouvel adhérent Cap : Agrosymbiose, la start-up qui se consacre à la modernisation et à la décarbonation du monde agricole ;
Et toujours plus d'événements et d'actualités à suivre de près en toute fin de newsletter ! Bonne lecture.
L'équipe Cap Digital
FOCUS SUR
Le Web3, on reprend tout depuis le début
Ça ne vous aura pas échappé, le Web3, ou Web décentralisé, fait la Une des médias tech français depuis 2021 et intéresse de plus en plus d'entrepreneur·e·s. Pourtant, on est nombreux·ses à en chercher encore la définition. Pour un certain Jack Dorsey (le très décrié ex-CEO et cofondateur de Twitter), le Web3 est déjà mort (vive le Web5), alors que pour Elon Musk, c'est du pur marketing. Mais pour nous, c'est encore un sujet. Alors on reprend tout depuis le début !
En un mot ou deux, en un web ou trois, explications. C’est bien la seule chose sur laquelle tout le monde se rejoint plus ou moins : le Web3, c’est la saison 3 du Web. Autrement dit, la nouvelle version (ou frontière, au choix) d’Internet qui ferait suite aux Web 1.0 et Web 2.0 :
Web 1.0 (approx.1990-2005) : le web version statique, où l’on accédait à l’information de manière consultative et qui était vu comme un espace où tout était possible car il n'appartenait à personne ;
Web 2.0 (approx 2005-2020) : le web version active et interactive, avec l’arrivée des GAFAM, où chacun peut partager du contenu en ligne, et ce principalement via son profil sur les réseaux sociaux, ce qui pose la question des quelques plateformes en place qui centralisent le pouvoir (Facebook et ses 3 milliards d’utilisateurs actifs, Google dont le moteur rassemble plus de 90% des requêtes effectuées sur Internet dans le monde etc.).
Le Web 3 (et non pas 3.0, associé par certains plutôt au Web sémantique, mais on vous passe les détails), ce serait finalement le Web post-plateformes (pour ne pas dire post-GAFAM), communautaire et décentralisé, prenant le meilleur du Web 1.0 et du Web 2.0 : un web indépendant et excitant, où l’utilisateur·rice garde la main sur la gestion de ses données personnelles. Jusqu’ici tout va bien. C’est après que ça se complique.
Pourquoi on parle aussi de blockchain quand on parle de Web3 ? Pour rendre le Web3 possible, il faudrait faire bon usage de la technologie de la fameuse blockchain, qui propose un système de certification décentralisé (d'où le terme de web décentralisé, versus centralisé sur des serveurs appartenant à des individus et sociétés). Au risque de simplifier à l’extrême : sur le Web3, toutes les données et tous les contenus seraient enregistrés sur des blockchains, tokénisés (un token étant un actif numérique émis par une blockchain), ou gérés et accessibles sur des réseaux distribués peer-to-peer.
En fait, ce qu’il faut comprendre, c’est que la décentralisation de l’information et des données liée au Web3 (re)convoque l’idée première d’Internet et l’esprit pionnier de ses fondateurs : les milliards d’individus utilisant le web restent propriétaires et maîtres de leurs données via leur propre portefeuille (wallet), lui-même stocké sur une blockchain. La transparence, la portabilité et l’inviolabilité des informations seraient alors rendues possibles et nous pourrions, individus comme entreprises, évoluer dans un web de confiance pour l’ensemble de nos transactions et interactions numériques.
Et les cryptos dans tout ça ? Et le métavers ? C’est à partir de là qu’interviennent les concepts et technologies connexes de cryptomonnaies, NFT, VR/RA, métavers et autres grands mots un peu trop nébuleux. Parce qu'il y a plusieurs blockchains (Bitcoin, Ethereum, Solana etc.), et que chacune fonctionne avec sa propre cryptomonnaie (du même nom), il est presque impossible de parler d’architecture du Web3 sans parler de blockchain, et donc cryptos, puis parfois NFT, ces « objets » numériques uniques qui sont stockés sur une blockchain, ou encore DAO, pour Decentralized autonomous organizations (organisations autonomes décentralisées).
Quant au métavers, médiatisé par Mark Zuckerbergà l’été 2021, il crée la confusion avec le Web3, en défendant l’idée d’un passage de la 2D à la 3D, de l’arrivée d’une réalité physique sur Internet via la réalité augmentée ou virtuelle. Mais pour l’instant, même s’ils sont très liés dans leur construction autour de la blockchain, ce sont bien deux concepts différents.
Et au final, ça va servir à quoi, le Web3 ? Pour résumer, les partisans du Web3 défendent un web libre, respectueux de la vie privée, décentralisé, neutre et ouvert. Un web qui, par sa structure décentralisée, remet l’utilisateur au cœur de l’application Internet qu’est le web et lui redonne plus de pouvoir et de liberté face aux acteurs dominants. Pour les entreprises de la tech européenne, le Web3 offre également un levier de compétitivité majeur en desserrant de facto l'étau technologique sur lequel repose une bonne partie des pratiques non-concurrentielles des GAFAM. L'interopérabilité des plateformes et des services et la portabilité des données est ainsi plébiscitée par les PME du secteur du numérique en Europe et se retrouve dans l’esprit du Digital Markets Act (DMA), le règlement définitivement approuvé par le parlement européen au début de l’été .
Ce qui est certain, c’est que les enjeux sont nombreux : technologiques, financiers, politiques, réglementaires ou encore sociaux. Fausses promesses ou réalité, seul l’avenir nous le dira. Reste encore à convertir Mamie au wallet dans la blockchain, bon courage !
MAIS ENCORE ?
Comme l’aurez compris, le web, c’est avant tout une histoire de data en mouvement. Pour encourager la portabilité des données et explorer les usages qui pourront en être faits, nous co-portons depuis 2019 le projet européenData Portability and Services Incubator (DAPSI). Ces quatre dernières années, DAPSI a mené 3 programmes d’accélération sur le sujet, et vu passer pas moins de 540 projets issus de toute l’Europe, dont 46 ont été sélectionnés pour un accompagnement plus poussé. 8 d’entre eux comportant au moins une structure française ont été financés, dont le projet CryptPad auquel participe notre adhérentXwibi.
Pour en savoir plus, inscrivez-vous auDAPSI Final Eventdu 18 octobre prochain, qui aura lieu chez Cap Digital (et en ligne, mais on préfère vous voir en vrai) de 9h30 à 17h.
L'AUDIO ANTI-SCHMILBLICK
On vous explique tout sur les ICC en 5 min 01 s.
Avec 91,4 milliards d’euros de CA/an en France et 1,7 millions d’emplois, vous en conviendrez, la culture n’est pas que création artistique, elle est aussi vecteur de développement économique et de création d’emplois. Et c’est même pour cette raison que notre Histoire est autant liée à celle des Industries Créatives et Culturelles, les fameuses ICC. Stéphane Singier, Prospectiviste & architecte de projets chez Cap Digital, est venu nous raconter tout ça au micro, le temps d’une "courte" note vocale.
L'APPEL À PROJETS EN STOCK
"Espace de données mutualisées" par l'État
En pleine (re)conquête du cloud depuis le lancement de sa stratégie nationale pour le cloud en mai 2021, l’État accélère la cadence et annonce en cette rentrée cinq nouveaux dispositifs pour soutenir le secteur. Au bout du chemin : la transformation de nos entreprises et de nos administrations, la souveraineté numérique et la compétitivité économique.
Et une des stratégies dans la stratégie susmentionnée, c’est la stratégie d’accélération cloud, elle-même liée au plan d’investissement France 2030. Pour le dire avec des chiffres (c’est toujours plus parlant), ce sont plus de 1,8 Md€ de financement, dont 667 M€ de financement public, 680 M€ de cofinancements privés et 444 M€ de financements européens, qui sont aujourd’hui mobilisés pour déployer une véritable politique industrielle de développement de l’écosystème français de fournisseurs de services cloud.
Et qui dit financements, dit projets, dit Cap Digital (oui oui !). Jusqu’au 1er février 2023, nous vous accompagnons, avec expertise et labellisation à l'appui, sur l’appel à projets collaboratifs "Espace de données mutualisées",dédié au financement d’espaces de données 1/ permettant la mutualisation de ces mêmes données entre un grand nombre d’acteurs d’une ou plusieurs filières 2/ incorporant des outils logiciels relatifs au partage des données et au traitement des données partagées et 3/ disposant de structures de gouvernance des données assurant un haut niveau d’accessibilité, d’interopérabilité et de qualité des données. Faites-nous signe si ça vous parle !
ON SOUHAITE LA BIENVENUE À...
Agrosymbiose, adhérent Cap Digital depuis septembre 2022
Cristina Anton Villa, Cofondatrice & CEO d'Agrosymbiose
On ne le dira jamais assez : diminuer les émissions de carbone s’impose, à tous les niveaux, pour respecter et protéger l’environnement et la biodiversité. Face à l’urgence, un seul mot d’ordre : s’adapter. En première ligne : les agriculteurs. En France, l'agriculture représente en effet 19% des émissions de gaz à effet de serre, soit le deuxième secteur le plus polluant après les transports. Comment aider les agriculteurs à nous nourrir tout en protégeant l’environnement ? Pour la start-up Agrosymbiose, le secteur “détient la clé pour assurer l’avenir de la Planète et de l’Humanité. Maximiser la valorisation du capital naturel et des métiers agricoles préservera la Planète et ses ressources pour les générations futures”.
C’est pourquoi Cristina Anton Villa et Richard Ithier ont développé depuis 2021 une plateforme de service intelligente pour faciliter l’accès aux solutions technologiques responsables au plus grand nombre d’agriculteurs, et faire de ce qu’elle appelle ces “Propriétaires du Capital Naturel” les acteurs clés de la préservation de l’environnement.
ON Y SERA
Autrement dit, l’agenda des événements qu’on vous recommande un peu plus que d’autres.
•Sport : les JOP Paris 2024 approchent, et on se demande bien ce que la technologie vient faire dans tout ça. Concrètement, peut-elle nous apporter plus de médailles ? Réponse le 10 octobre à l’INSEP ; •IA : c’est une première, la Conférence AIxIA aura lieu le 15 novembre en ligne. Et on vous a dégoté un petit avantage : 20% de réduction avec le code CAPDIGITAL_20 ; •Data & gouvernance : c’est Jean-Marie Cavada, ancien Président de Radio France, Député Européen Honoraire, Président de l'Institut des Droits Fondamentaux Numériques (IDFRights) qui animera la matinée du 5 octobre organisée par notre adhérent Dawex autour de l’adoption des réglementations européennes Data Governance & Data Act ; •Publicité : la bulle AdTech va-t-elle éclater ? Le6 octobre à 17h, les équipes de la chaire Good in Tech invitent penseurs et praticiens de l'économie de l'attention à dialoguer ensemble sur les idées du livre engagé de Tim Hwang, Le grand krach de l’attention (2021, C&F éditions) ; •R&D :vous êtes déjà plus de 100 inscrit·e·s à l'indétrônable R&D corner de Cap Digital, qui se tient demain en visio, who’s next ?
SNIPPETS
Les actus de la quinzaine, en flux continu.
• Le marché public innovant, tout un programme ! Acheteur·se·s, entrepreneur·se·s et collectivités, lisez notre guide ! •Nous revoilà avec nos chères ICC, et le lancement par l’État du programme “ICC Immersion” pour soutenir le développement à l’international des entreprises culturelles •ICC toujours, avec notre adhérent Singulart qui vient d’être élu scale up de l’année 2022 pour la région Ile-de-France par EY, dans le cadre de sa 30ème édition du prix de l'Entrepreneur de l'année •Participez au plus grand forum au monde dédié aux docteurs, le PhD Talent Career Fair, et si vous souhaitez exposer sur l’événement, venez de notre part pour bénéficier de 60% de réduction sur les packs Start-up et Speed Meeting (code : FTCommunityFund2022) •
Et voilà pour cette quinzaine. Est-ce que cette nouvelle newsletter vous a plu ?