newsletter cap digital emploi tech fevrier 2023

La newsletter qui reconnecte l'innovation au progrès
— par Cap Digital

Le 13 février 2023

Pas trop envie de bosser en ce moment ? Faut dire qu’en plus du retour du froid polaire qui nous invite à la paresse sous un bon plaid, les actus du moment - réforme des retraites, vagues de licenciements, valeur travail en mutation, difficultés de recrutement, management toxique etc. - ne sont pas des plus stimulantes. Alors en attendant les vacances, on a eu envie d’en savoir plus sur ce monde du travail en transformation, et tout particulièrement dans le monde de la tech, pointé du doigt pour ses nombreuses annonces de licenciements depuis 2022. Le marché de la tech est-il en si mauvaise santé ? Au programme donc cette semaine :

Focus sur : le marché de l’emploi dans la tech, en long en large et en travers ;
L’audio anti-schmilblick : on en vous en dit plus sur l’AIS, nouvelle structure de l’innovation en santé ;
L’appel à projets en stock : le concours d'innovation i-Nov par Bpifrance ;
Le nouvel adhérent : Mayane Labs, ou la recherche dédiée à la transition écologique ;
Et pas mal d’événements et d’actualités à scruter de près dans nos rubriques “On y sera” et “Snippets”.

Bonne lecture à toutes et à tous !

L'équipe Cap Digital

FOCUS SUR

Licenciements : le marché de la tech est-il en mauvaise santé ?

À l’heure où nous écrivons ces lignes, il semblerait (d’après le site Layoffs.fyi de suivi des annonces de plans sociaux) que 308 entreprises de la tech aient licencié près de 100 000 personnes à travers le monde depuis le début de l’année 2023. À cela s’ajoutent les quelques 160 000 licenciements recensés par le même site en 2022. En tête du palmarès : Google et ses 12 000 collaborateur·rices remerciés, Meta et 11 000 personnes sur le carreau, Microsoft qui se sépare de 5% de ses effectifs (soit 10 000 personnes), ou encore Amazon avec un doublé remarqué : 10 000 départs annoncés en 2022 et 8 000 en 2023. Et le petit dernier : l’annonce de plus de 7 500 départs chez Disney, avec la mise en cause de sa plateforme Disney+. Et la liste est encore longue…

Les GAFAM sont-ils pour autant en danger ? Eh bien pas vraiment, si on y regarde de plus près. Derrière ces chiffres alarmistes, plusieurs explications pragmatiques. Pour Marie-Catherine Beuth, Rédactrice en chef adjointe chez L’Opinion, et Ophélie Coelho, chercheuse indépendante et spécialiste en géopolitique du numérique, toutes deux invitées au talk Twitch de franceinfo pour parler du sujet, il faut remettre ces chiffres en perspective et parler aussi du nombre d’employé·es au global et des recrutements massifs ces dernières années (1,5 millions employé·es pour Amazon qui avait doublé ses effectifs depuis 2019). “Ces boîtes ont des chiffres d’affaires qui ont beaucoup augmenté au cours des dernières années, notamment dopés par la crise Covid quand tout le monde s’est mis à dépendre de solutions logiciels pour continuer à travailler à distance, et des cours de Bourse qui ont continué à suivre des rythmes de croissance assez fulgurants, des croissances qui se payent aussi très cher derrière [...]. Ça monte très vite et ça descend extrêmement violemment également” précise Marie-Catherine Beuth. L’hypercroissance dans le numérique a donc aujourd’hui un prix.

Mais pas de panique, ce n’est pas vraiment la crise, mais une question de contexte et de valorisation boursière. Pour Ophélie Coelho, ces entreprises, pendant la pandémie, “ont fait comme n’importe quelle entreprise : quand on a une activité qui explose d’un coup, un peu comme une saisonnalité, on embauche pour répondre au besoin, c’est normal”. Ce qu’elles n’avaient peut-être pas prévu, ce n’est pas tant le rééquilibrage des effectifs post-crise dû à la baisse des usages numériques, mais le reste : hausse des taux d’intérêt et des prix de l’énergie, inflation, problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs etc. qui les poussent à faire vite pour rassurer (ou rendre des comptes, au choix) les investisseurs et “donner des gages sur la volatilité de l’environnement économique”.

En parallèle, la plupart de ces entreprises continuent d’investir dans la technologie (10 milliards de dollars dans OpenAI pour Microsoft, 35 milliards de dollars pour Amazon et ses futurs data centers en Virginie, les milliards dépensés par Google et Meta pour leurs câbles sous-marins entre Asie, USA, Europe et Afrique) et de faire preuve d’innovation pour assurer leur croissance. “Ce sont des entreprises qui ont passé le millier de milliards de capitalisation boursière [...]. Elles sont passées de puissants dans le monde du numérique à des géants dans le monde des infrastructures” ajoute Ophélie Coelho pour expliquer le tournant historique opéré par ces entreprises.

Et quid de la France et de l’Europe ? Plus discrètes, sujettes à moins d’embauches (coucou la pénurie de talents), et contraintes par un code du travail qui protège davantage les employé·es, nos entreprises françaises ne sont pas en reste. Seules Backmarket et ses 93 collaborateur·rices sur le départ et Kapten sont référencées sur Layoffs.fiy, mais il semblerait qu’elles ne sont pas les seules en difficulté dans l’Hexagone (on pense notamment à la plateforme de photos Meero, qui annonçait en fin d’année dernière un plan social touchant 72 salarié·es). Sans parler des filiales françaises d’entreprises internationales qui ont eu un début d’année difficile niveau RH… Si jusqu'ici, la tech européenne semblait épargnée, la voici rattrapée, à son échelle, par la conjoncture, et l’heure de la rationalisation est venue, avec une liste d’entreprises concernées de plus en plus longue. On peut citer par exemple l’entreprise britannique Cazoo qui a licencié près de 1500 collaborateurs depuis 2022, ou bien la fintech suédoise Klarna qui compte 700 départs à son actif. “Le point commun est que ce sont des entreprises qui dépensent beaucoup d'argent pour financer leur croissance et, à côté, elles perdent beaucoup d'argent. Elles dépensent beaucoup plus que ce qu'elles gagnent. Avant, on regardait beaucoup la croissance du chiffre d'affaires. Aujourd'hui, on va plus regarder des indicateurs de performance, de rentabilité”, expliquait en mai dernier à Europe 1 Jérôme Marin, fondateur de la newsletter Café Tech.

L'AUDIO ANTI-SCHMILBLICK

On vous explique tout sur l’AIS (Agence d'innovation en santé) en 7min 37s.

Au micro cette semaine : le Dr Lise Alter, qui a pris les commandes de l’Agence de l’innovation en santé (AIS) lancée en novembre 2022 dans le cadre de France 2030, sous l’égide du secrétariat général pour l’investissement. L’occasion pour Cap Digital de lui poser quelques questions sur cette nouvelle structure et mieux comprendre son rôle dans le vaste monde de la recherche et de l’innovation en santé.

L'APPEL À PROJETS EN STOCK

Le concours d'innovation i-Nov opéré par Bpifrance

France 2030 toujours, avec le financement de la 11ème vague de l’appel à projets « Concours d’innovation i-Nov », qui cherche à identifier jusqu’au 11 avril prochain, “des projets d’innovation au potentiel particulièrement fort pour l’économie française” dans les domaines du numérique, de la santé, des transports, mobilités, villes et bâtiments durables ou des énergies, ressources et milieux naturels. Si votre projet de recherche, développement et innovation (mono-partenaire) a un véritable potentiel international, des coûts totaux qui se situent entre 1 M€ et 5 M€, et une durée comprise entre 12 et 36 mois, manifestez-vous sans plus tarder auprès de notre équipe R&D, elle pourra vous accompagner (et vous labelliser) sur toute la durée de l’appel.

ON SOUHAITE LA BIENVENUE À...

Mayane Labs, adhérent Cap Digital depuis janv. 2023

Emma Haziza, fondatrice et présidente de Mayane

On est ravis ce mois-ci d’accueillir une nouvelle vague d’adhérents (près de 20), dont l’entreprise Mayane Labs, start-up montpelliéraine issue du centre de recherche-action dédié à l’adaptation des territoires face au changement climatique, Mayane. Lancée en 2020 par Sebastián Sachetti, expert data, et Emma Haziza, hydrologue de formation et régulièrement au micro de France info pour sa chronique “Un degré de conscience” (co-animée avec Salomé Saqué), l’entreprise compte aujourd’hui une dizaine de salarié·es. En gros, la start-up conçoit des outils numériques qui visent à transformer les organisations et à les accompagner dans leurs modèles de résilience face aux risques naturels liés au dérèglement climatique. Formation, sensibilisation, création de plateformes, mesure de l’impact environnemental d’un bâtiment etc. l’entreprise se veut être l’interlocuteur privilégié pour celles et ceux qui souhaiteraient avoir accès aux solutions les plus appropriées pour “ne plus subir, mais prévenir et se protéger”.

ON Y ETAIT !

Au Paris Image Digital Summit (PIDS) 2023

May the force be with… Enghien-les-Bains. Dans la fraîcheur hivernale de la fin du mois de janvier, la station thermale du Val d’Oise s’est muée en capitale européenne des effets spéciaux en accueillant une nouvelle édition du PIDS (Paris Image Digital Summit). Plus de 2 500 participants se sont rendus sur place pour assister au 50+ conférences, à la cérémonie de remise des Genie Awards, à la jobfair ou encore – cherry on the cake - à la masterclass de Doug Chiang. Invité d’honneur de l’événement, le Vice-Président de Lucasfilm (qui assure aujourd’hui la direction de la création de la franchise Star Wars), nous a livré une masterclass d’anthologie, ponctuée d’anecdotes succulentes (retenons par exemple qu’avant d’être aux manettes des VFX de Forest Gump, The Mask ou Terminator 2, il s’illustra en réalisant le logo de la première émission d’Oprah Winfrey).

Mais ce cru 2023 des PIDS restera également dans les annales comme la première édition proposant un espace de démos innovantes : les ‘PIDS XP’, organisés par nos soins. Pendant 2 jours, les festivaliers ont pu découvrir et tester 11 solutions qui démocratisent la production audiovisuelle (virtual production, motion capture, XR & VR, captation volumétrique etc.) tout en apportant des réponses concrètes à l’impérieuse et nécessaire transition écologique du secteur. En bref, a new hope.

ON Y SERA

Autrement dit, l’agenda des événements qu’on vous recommande un peu plus que d’autres.

• Tech for future : Julie Galland, récemment nommée Directrice Générale de la recherche technologique du CEA, sera présente à la matinée de l’innovation Bouygues organisée le 7 mars prochain, pour parler innovations tech et futur durable et désirable, aux côtés de plusieurs entrepreneur·es (HELIUP, BeFC, Inocel, Equans, Flying Whales et Ownest.IO) ;
• Mobile : vamos a Barcelona du 27 février au 2 mars pour la 36ème édition du Mobile World Congress, le plus grand salon de l'industrie de la téléphonie mobile ;
• Industries culturelles et créatives : LE festival de musique, de cinéma et de médias interactifs, le très réputé SXSW, se tiendra à Austin (USA) du 10 au 19 mars. L’occasion d’y découvrir (jusqu’au 14 mars) les nouvelles technologies du secteur et plus de 50 entreprises françaises innovantes embarquées par Business France.

SNIPPETS

Les actus de la quinzaine, en flux continu.

• Charles Huot, Président de Cap Digital, a répondu à une interview face caméra pour présenter Eclairion, un datacenter dédié à l’hébergement des solutions de calcul (appelé pôle HPC par les plus connaisseurs), aux côtés de François Sabatino, son Président • Un grand bravo aux équipes de la start-up UNICO, que nous avons accompagnées dans le cadre du programme européen DigiCirc, pour leur levée de 1,5M€ au service d’une économie plus circulaire • Participez à la campagne de don “Laptops for Ukraine” ! Rendez-vous au point de collecte ouvert à Paris par l’AFNUM pour aider à réunir des appareils électroniques afin de rééquiper les hôpitaux, les écoles et les institutions publiques ukrainiennes • On lance l’édition 2023 du programme DIESE, si vous cherchez des personnes compétentes - alias les étudiant·es de l’Université Paris Dauphine - pour vous aider à structurer votre stratégie de Gestion-Finance • C’est l’heure du lancement pour la plateforme vidéo du programme européen EIT Health Catapult, pour rencontrer les fondateurs et fondatrices des 41 meilleures entreprises biotech, medtech et santé numérique en Europe •

Et voilà pour cette quinzaine. Est-ce que cette nouvelle newsletter vous a plu ?

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