Au programme cette semaine : la décarbonation du numérique, de l'innovation en santé, de l'intelligence artificielle, du cloud et une bonne dose d'actualités !
La newsletter qui reconnecte l'innovation au progrès — par Cap Digital
Le 7 novembre 2022
Pas de vacances pour la pollution numérique, et on ne vous croira pas si vous nous dites que vous avez totalement décroché des écrans et autres merveilles numériques ! Alors en ce début de COP27, on a voulu en parler, de cette pollution, et de ce numérique qui semble faire autant partie du problème que de la solution. Au menu de cette newsletter donc :
Focus sur : la décarbonation du numérique et les premières actions en sa faveur ;
L’audio anti-schmilblick : on lève le voile sur le DIM AI4IDF avec Isabelle Ryl de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA) ;
L’appel à projets en stock : plein phare sur l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) 3DS OUTSCALE sur le cloud et la santé ;
Le nouvel adhérent Cap : on vous présente Mooven, ou l’art du mieux-vivre grâce aux interventions non-médicamenteuses.
Sur ces bonnes paroles pleines de CO2 et de bonne santé, bonne lecture !
La décarbonation du numérique n'est plus une option
La décarbonation, définition. Oui parce que bon, même si cela va sans dire pour certain·e·s, c’est quand même mieux en le disant. La décarbonation, ou décarbonisation, c’est d’après notre ami de toujours, Mister Larousse, “l’ensemble des actions (mesures et techniques) visant à réduire la consommation d’énergies fossiles et l’émission de dioxyde de carbone d’un pays, d’une économie, d’une entreprise, etc.”. Décarboner, c’est pour le dire simplement, une manière de limiter (réduire ?) la pollution de l’Homme sur Terre.
Quel rapport avec le numérique ? On vous le donne en mille : le numérique pollue. C’est paradoxal, on vous l’accorde, parce que numérique rime souvent avec dématérialisation, mais c’est pourtant une réalité. Selon l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), le numérique est responsable de 3,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (c’est le chiffre à retenir dans tout ce texte pour info). Si vous avez besoin de plus de chiffres pour être convaincu·e, en voici un autre bien parlant : ce sont environ 1 500 à 2 000 térawatts (pour les amoureux de physique : 1 térawatt représente 1 000 000 000 kilowatts, et avec 1 kilowatt, on peut, d’après EDF, parcourir 2 km avec une voiture électrique ou regarder la TV entre 3 et 5 h) qui sont engloutis dans le secteur du numérique, soit environ 10% de l’électricité mondiale.
Qu’est-ce qui pollue alors, dans le numérique ? En haut du podium, on retrouve les datas centers qui tournent non-stop et qui consomment beaucoup d’électricité (le cloud, c’est donc pratique, mais pas vraiment écologique), ainsi que l’ensemble des câbles sous-marins qui nous permettent tout simplement de nous connecter à Internet (30 % des émissions de GES issues du numérique viennent de ces infrastructures et réseaux).
Au pays des pollueurs du numérique, on retrouve aussi tout ce qui concerne la fabrication de nos équipements. À ce qu’il paraît, un·e citoyen·ne· français·e· possède en moyenne 15 équipements connectés, contre 8 à l’échelle mondiale, ça fait donc beaucoup de choses à produire. Et à recycler. Eh oui, la pollution liée au recyclage et aux déchets issus de la destruction de nos appareils fait aussi partie des responsables (surtout quand on sait que seulement 6% des téléphones sont recyclés en France).
Et celui qui n’arrange rien, c’est le consumérisme numérique, alias notre fâcheuse tendance à vouloir acheter tout ce qui vient de sortir, même quand on en a pas besoin. Vous vous reconnaissez, à loucher devant le nouvel iPhone alors que le vôtre n’a que deux ans et à hésiter devant une offre spéciale de billets d’avion pour improviser en un seul clic un weekend à Barcelone ?
En France, la décarbonation du numérique, ce n’est donc plus une option. Dans sa feuille de route “numérique et environnement” du 27 avril 2022, le gouvernement en a fait une priorité pour assurer les transitions digitales et environnementales en cours et devenir la première grande économie décarbonée européenne (rien que ça !). Idem pour le plan d'investissement France 2030 qui inscrit la décarbonation du numérique dans ses priorités, avec notamment l'AMI "Verdissement du numérique" pour un numérique écoresponsable. Et dans la même optique, le Comité Stratégique de Filière (CSF) Infrastructures numériques a engagé de nombreux chantiers de décarbonation et de transition écologique des sites, procédés, produits et services numériques. On valide l’idée, mais il reste encore du chemin. Rebelote avec le plan de sobriété énergétique annoncé début octobre, qui interpelle les entreprises pour plus de sobriété numérique dans leurs usages : “la sobriété numérique doit se construire dès à présent. Le rapport de la mission d’information sur l’empreinte environnementale du numérique du Sénat de novembre 2021 rappelle que les émissions induites par le numérique pourraient augmenter de manière significative à politique constante: +60% d’ici à 2040, soit 6,7% des émissions nationales de gaz à effet de serre”.
Alors on fait quoi, pour éviter ça ? On mesure l’évolution de l’empreinte environnementale du numérique et on soutient un numérique plus sobre et responsable, of course. Et surtout : on évite le greenwashing s’il vous plaît. On dit ce que l’on fait et on fait ce que l’on dit. On peut aussi suivre le guide proposé par Le Shift Project, en collaboration avec l’ADEME, qui en substance, rappelle que :
Côté organisations publiques et privées, on vise la neutralité carbone (soit l’équilibre entre émissions et absorptions des émissions de GES), on muscle sa stratégie RSE, on maîtrise davantage le voyage et le stockage des données, on préconise l’allongement de la durée de vie des produits lors de leur fabrication, et on forme et sensibilise ses collaborateur·rice·s à la sobriété numérique ;
Côté monsieur et madame Tout-le-monde, on s’équipe léger, on évite d’acheter du neuf régulièrement et de sur-consommer sans se poser les bonnes questions, on diminue son rapport aux écrans et on change ses habitudes au quotidien en termes de consommation d’énergie liée au numérique.
Et la loi dans tout ça ? Elle avance, doucement mais sûrement, avec un texte structurant voté par le Sénat et l’Assemblée nationale : la loi n° 2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l'empreinte environnementale du numérique en France sur toute sa chaîne de valeur. En gros, le texte donne un cadre réglementaire aux entreprises, consommateurs et acteurs publics français et les contraint en quelque sorte à prendre leurs responsabilités face à la pollution numérique. Au programme, dans les grandes lignes, de ladite loi : de la formation à la sobriété numérique dès le plus jeune âge, la création d’un observatoire des impacts environnementaux du numérique par le trio ARCEP, CSA et ADEME, l’allongement de la durée de vie des produits via le renforcement de la loi AGEC (anti-gaspillage pour une économie circulaire), un soutien croissant du marché du reconditionné et du réemploi, le développement de l’écoconception des services numériques ou encore l’obligation pour les communes de plus de 50 000 habitants, dès 2025, d’élaborer une stratégie numérique responsable. À bon entendeur ;)
L'AUDIO ANTI-SCHMILBLICK
On vous explique tout sur le DIM AI4IDF, en 4 min 08 s.
DIM pour Domaines de recherche et d'innovation majeurs. DIM par la Région Île-de-France sur la période 2022-2026. Neurosciences, développement durable, astronomie ou encore immunothérapie, la Région a décidé de concentrer ses aides de soutien à la recherche sur son territoire autour de 9 thèmes que son comité scientifique a jugés comme porteurs, et autour desquels tout un réseau d'universités, d'établissements d'enseignement supérieur, de laboratoires de recherche et d'entreprises, est déjà constitué. On a voulu en savoir plus sur le DIM dédié à l’intelligence artificielle (DIM AI4IDF), avec sa coordinatrice, Isabelle Ryl, aussi Directrice du PR[AI]RIE (PaRis Artificial Intelligence Research InstitutE) de l’INRIA.
L'APPEL À PROJETS EN STOCK
L'AMI 3DS OUSTCALE - OSC4E #Santé
Le programme d’accélérateur OUTSCALE for Entrepreneurs a fait appel aux équipes de Cap Digital pour aller à la recherche des start-up françaises qui travaillent de près ou de loin, mais plutôt de près, dans le domaine de la santé numérique (e-santé, sport-santé, silver économie, medtech etc.). L’appel à manifestation d’intérêt, intitulé “OSC4E #Santé”, est destiné aux start-up et PME souhaitant accélérer leur croissance grâce à un Cloud d’hyper-confiance. Pour Estelle Brown, responsable du programme, « les données médicales adossées aux nouvelles technologies forment un levier d’innovation formidable pour les start-up. En misant sur un Cloud d’hyper-confiance européen et en intégrant notre accélérateur, elles apportent des réponses durables à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens tout en préservant l’intégrité et la souveraineté de leurs données ».
Alors si vous êtes une entreprise innovante de moins de 3 ans, que vous avez déjà un POC validé, un CA en-dessous de 1 M€, que vous n’êtes pas encore client OUTSCALE et que vous êtes prêt à passer à l’échelle, venez donc à l’événement de lancement et de présentation de cet AMI ce mercredi 9 novembre et/ou déposez votre candidature avant le 9 décembre prochain !
ON SOUHAITE LA BIENVENUE À...
Mooven, adhérent Cap Digital depuis sept. 2022
Aline Herbinet, Présidente Directrice Générale de Mooven
S’attaquer au mieux vivre et accompagner les patient·e·s dans leur quotidien sans passer par la case médocs, c’est la mission de Mooven depuis 10 ans tout pile. Co-fondée par Aline Herbinet, Sophie Naili et Gauthier Ruspini, l’entreprise de l'économie sociale et solidaire s’engage dans le domaine de la santé en proposant un modèle inédit de production, réalisation et labellisation de ce qu’on appelle les interventions non médicamenteuses (INM), basé sur l’alliance heureuse entre humain et algorithme. Avec son espace numérique dédié à une santé intégrative et complémentaire ou encore avec ses maisons sport-santé, Mooven souhaite faire la part belle au mouvement thérapeutique au service de notre santé.
Et comme santé et sport font bon ménage, on est heureux et fiers d’apprendre le partenariat entre Mooven et Goove, deux adhérents Cap Digital qui se sont rencontrés lors du Challenge POC & GO organisé par nos équipes avec le Centre de lutte contre le cancer Léon Bérard de Lyon.
ON Y SERA
Autrement dit, l’agenda des événements qu’on vous recommande un peu plus que d’autres.
• R&D : c’est le début du mois, c’est l’heure de notre R&D corner, demain chez Cap autour d’un café ou en visio pour les plus timides ! ; •IoT : on commence déjà à analyser le programme de l’IoT Week by CITC (Centre d’Innovation des Technologies sans Contact) qui aura lieu du 5 au 9 décembre sur le thème énigmatique “Agir dans un monde incertain” ; •Santé : les innovations pour les séniors seront à l’honneur pour la 10ème édition du Salon Silver Economy Expo des 29 et 30 novembre prochains Porte de Versailles à Paris ; •Cloud : le Gaïa X Summit revient à Paris du 16 au 18 novembre pour faire un point d’étape sur ce projet européen de grande envergure ; •Retail : pour parler retail et tech et rencontrer les acteurs innovants du secteur, direction Lille les 16 et 17 novembre prochains au Connect Lille 2022. L’équipe Cap Digital vous y présentera 12 start-up du secteur, en collaboration avec la Région Hauts-de-France et la Métropole Européenne de Lille.
SNIPPETS
Les actus de la quinzaine, en flux continu.
• La R&D, ça s’apprend aussi en stage, chez Cap Digital ! • On est pas peu fiers de Qarnot computing, en haut de l’affiche du très prestigieux European Innovation Council (EIC) accelerator • On a retrouvé Francesca Bria, au cœur de nos Rencontres 2022, dans un reportage ARTE sur la souveraineté numérique européenne • Côté industries créatives, l’ISEA, Symposium International de la Création Numérique, recherche des projets artistiques et académiques sur le thème de la symbiose • C’est officiel depuis le 2 novembre : l’Agence de l’innovation en santé (AIS) est lancée•
Et voilà pour cette quinzaine. Est-ce que cette nouvelle newsletter vous a plu ?