La newsletter qui reconnecte l'innovation au progrès — par Cap Digital
Le 17 janvier 2024
Pour cette première newsletter de l'année, permettez-nous déjà de vous présenter nos meilleurs vœux. Que 2024 soit pleine d'innovations, de bonnes nouvelles, de réussites, de levées de fonds, de rencontres et d'échanges ! On ne peut pas vous prédire que cela arrivera à coup sûr... En revanche, nous pouvons peut-être vous dire si vous allez tomber malade. En 2024, "et la santé surtout" n'est plus qu'un simple vœux tant la médecine préventive et la médecine prédictive avancent à vitesse grand V et sont au cœur de l'innovation technologique. Et c'est le sujet auquel nous nous intéressons cette semaine. Avec, en bonus :
Un point sur l'appel à projets Innov'Up Sport et événements durables;
La présentation de l'un de nos nouveaux adhérents, Dada ! Animation;
Un aperçu du CES 2024par Vincent Maret, directeur innovation du Groupe Bouygues ;
Et comme toujours, notre sélection d’événements à ne pas manquer et des actus à suivre !
Médecine préventive et prédictive : mieux vaut prévenir que guérir ?
Oubliez les appels désespérés pour obtenir un rendez-vous chez le médecin ou chez un psychologue à la dernière minute, dans l’urgence de la situation. La prochaine grande tendance, en matière de santé, c’est justement d’anticiper au mieux tous les troubles de santé, physiques ou mentaux, pour les traiter avant qu’ils ne deviennent insoutenables - ou tant qu’ils sont encore faciles à soigner. Dans le jargon, on parle de médecine préventive et médecine prédictive.
Une réponse au manque de moyens du système de santé
Les termes ont beau se ressembler à s’y méprendre, la médecine préventive et la médecine prédictive sont deux concepts distincts. La première, pour l’expliquer dans les grandes lignes, s’adresse à des personnes qui sont déjà malades, et dont on souhaite suivre l’évolution de l’état de santé. La seconde va un cran plus loin. Elle vise des individus sains en apparence ou pour le moment, mais qui pourraient potentiellement développer une maladie. On va chercher à détecter la maladie en question avant même l’apparition des premiers symptômes. Pour cela, nul besoin d’une boule de cristal. Tout est purement scientifique, et repose sur l’évaluation statistique d’un risque. En bref, une histoire de probabilités.
Norbert Health, l'un de nos adhérents, s’inscrit dans la première catégorie, celle de la médecine préventive. La start-up française développe un outil de monitoring qui permet de réaliser plusieurs types d’examens médicaux comme la prise de constantes (température, rythme cardiaque, pression artérielle,...) et les tests de mobilité.
Son fondateur, Alexandre Winter, nous explique que la start-up est née de l’ambition de penser “un objet intelligent, mais surtout utile, qui apporte une véritable révolution et une rupture dans les usages. On s’est intéressés à la question de la santé, un secteur qui fait face depuis un certain temps à un énorme problème de ressources.” Manque de moyens financiers, difficultés inhérentes au métier, surmenage, baisses d’effectifs… Les ressources diminuent, ou en tout cas, n’augmentent pas aussi vite qu’il ne le faudrait pour pallier au vieillissement de la population. “Si on continue à gérer le système de santé de la même façon qu’aujourd’hui, on fera face à un manque de 40% d’infirmières et infirmiers d’ici 2030”, alerte Alexandre Winter.
Avec l’IA, on détecte aussi l’anxiété et la dépression
Pour répondre à ces enjeux de taille, son équipe a imaginé un appareil de mesure qui fonctionne “sans contact et sans effort”. Elle s’est appuyée sur les nouvelles technologies, qui semblent avoir largement contribué à l’essor de solutions de médecine préventive et prédictive… Norbert intègre ainsi un peu d’intelligence artificielle. “Cet outil n’est pas nouveau, puisque nous nous y intéressions depuis près de 30 ans déjà. En revanche, les dernières actualités nous ont permis de mieux faire accepter l’IA auprès du public concerné, et de rendre la conversation entre humains et appareils plus naturelle”, détaille Alexandre Winter.
On pense aussi ici à Emobot, un autre de nos adhérents, qui s’est spécialisé en santé mentale. Son produit phare : un dispositif médical numérique d’aide au diagnostic, qui permet de suivre en continu l’évolution des troubles de l’humeur, là aussi grâce à l’IA. À l’aide d’un simple logiciel, la start-up est capable d’alerter le personnel soignant d’un Ehpad ou d’un autre établissement de santé d’une baisse de moral suspecte ou de signes précurseurs d’une maladie neuropsychiatrique. Emobot permet également un suivi à distance, en allant jusqu’à analyser les mouvements du visage d’un individu tout au long de la journée, derrière son ordinateur.
Les solutions innovantes de médecine préventive et prédictive sont pour le moins variées. WiiCare prédit les risques de chute ou les modifications de comportements chez les personnes âgées. NaoX quant à elle, révolutionne les encéphalogrammes avec des écouteurs, pour mieux prévenir certaines maladies neurologiques comme l'épilepsie. Récemment, on a aussi assisté à la naissance de centres d’un nouveau genre. Des espaces comme Zoï, un centre de médecine prédictive lancé à Paris par Ismaël Emelien, un ancien conseiller d’Emmanuel Macron. Là-bas, on peut bénéficier d’un check-up de santé complet. Des médecins nous expliquent ce que l’on risque de développer, et distillent des conseils sur-mesure, que l’on pourra, évidemment, retrouver sur son application de suivi.
Discrimination, coûts élevés… Le prédictif fait débat
Les médecines prédictive et préventive font un peu rêver, mais ont aussi été à l’origine de quelques polémiques ou débats.
En 1998 déjà, le Conseil d’Etat s’interrogeait : “comment éviter que la diffusion des tests génétiques n’aboutisse à la discrimination des individus en raison de leurs caractéristiques génétiques ?”. Les compagnies d’assurance, par exemple, pourraient tenter de s’emparer des données obtenues pour ajuster les coûts de chacun. Sans doute faudra-t-il se pencher davantage sur des règlements internationaux adaptés à ces enjeux, la question s'étant déjà posée avec les données issues des montres connectées par exemple. En Europe en tout cas, le RGPD encadre - en théorie - l'utilisation des données personnelles des citoyens.
Autre question qui fâche : médecins et personnel soignant risquent-ils d'être remplacés un jour, au moins partiellement, par des intelligences artificielles ?
Ce n’est, en tout cas, “pas du tout l’objectif”, souligne le fondateur de Norbert Health. “Nous proposons un outil de productivité qui doit servir de support aux soignants, qu’ils exercent en Ehpad, à domicile ou ailleurs. L’idée c’est de leur faire gagner du temps et économiser des ressources, en automatisant des tâches un peu rébarbatives, comme la prise de constantes ou le fait de rappeler à un patient de bien prendre ses médicaments.” Les soignants pourraient ainsi libérer 20% des heures travaillées, les tâches étant effectuées jusqu’à 4 fois plus vite. Et, l’assure Alexandre Winter en se basant sur les premiers tests effectués, “ils adorent ça”. “Bien sûr, on pourrait à terme donner plus d’autonomie à certains patients pour des tâches, je pense notamment aux personnes âgées, à celles qui sont en réhabilitation ou qui souffrent de maladies chroniques. Mais les soignants seront toujours utiles pour poser des questions, pour ajuster la dose de médicaments en fonction des constantes, etc.”
Enfin, parlons un peu de l’accessibilité. Certains outils, comme le suivi et les examens chez Zoï, sont réservés, pour l’instant du moins, à une population très aisée. Il faut compter 7 200 euros la première année, puis 3 600 euros par an pour tout savoir de sa santé future.
Alexandre Winter, qui n’a pas encore annoncé les prix officiels de lancement de Norbert, promet de son côté des outils “moins chers qu’un téléviseur”, et disponibles à la location sous forme d’abonnement mensuel, pour celles et ceux qui préfèreraient cette option. “L’idée à terme sera de réduire le coût autant que possible, nous l’avons fabriqué dans cet esprit.” Zoï a également promis des baisses de tarifs d’ici les prochaines années. D'ici là, prenez soin de vous.
L'APPEL À PROJETS EN STOCK
L'appel à candidatures Innov’up : sport et événements durables
A quelques mois du lancement des Jeux Olympiques et Paralympiques, c’est le moment ou jamais de faire valoir vos solutions innovantes pour des événements sportifs plus inclusifs et durables. La Région Île-de-France et Bpifrance lancent un appel à projets à destination des TPE, PME et ETI.
Plusieurs enjeux ont été identifiés : l’inclusivité (parasport, pratique féminine et sport santé), la mobilisation de la technologie pour renforcer l’expérience du sport et la performance, l’inscription des pratiques sportives dans une logique de responsabilité environnementale, et enfin, l’amélioration des grands événements sportifs au sens large.
Les start-up retenues bénéficieront d’un accompagnement de leur projet, de l’étude de faisabilité au développement, jusqu’aux premières expérimentations. Les subventions varient selon le montant total du projet. Comptez entre 25 et 45% de ce montant.
Déposez votre candidature avant le 1er mars 2024. A noter qu’un webinaire aura lieu le 25 janvier à 9h30, pour présenter en détails cet appel à projets. S'inscrire ici.
ON Y ETAIT...
Vincent Maret, directeur innovation de Bouygues, nous raconte son CES 2024
Le CES est l’un des événements emblématiques de l’innovation. Un rendez-vous incontournable où se rend le Groupe Bouygues depuis de nombreuses années. Ce fut à nouveau le cas du 8 au 12 janvier. Sans surprise, une thématique était omniprésente : l’IA. En effet, depuis l’arrivée de Chat GPT, l’IA générative notamment, s’est imposée comme un sujet majeur pour les entreprises, aussi bien que pour les consommateurs.
On la retrouvait au CES dans des domaines très variés : des téléviseurs au secteur de la beauté, notamment via « Beauty Genius » l’assistant personnel boosté à l’IA de l’Oréal, en passant par la personnalisation de l’expérience client ou la retouche photo. Google a présenté plusieurs solutions basées sur l’IA générative. Le metaverse est quant à lui passé sous le radar, mais la réalité augmentée était bien présente, avec le partenariat de Meta - une entreprise aussi très attendue sur le sujet - et Ray-Ban, qui ont développé de nouvelles lunettes intelligentes…
Autre sujet phare qui nous intéressait évidemment de près : la construction. Kisun Chung, CEO de Hyundai, nous a rappelé les challenges auxquels l’industrie doit faire face, entre autres en matière de sécurité, d’écologie et de recrutement. Des solutions innovantes ont été présentées par l’entreprise, pour augmenter la productivité et atteindre un objectif “zéro-accident”, en partenariat avec Google Gemini, Vertex et ETH Zurich. Et évidemment, on y retrouve… de l’IA.
Avec plus de 1400 start-up venues de 20 pays différents (et 135 jeunes pousses françaises), le CES a confirmé son rôle d’événement majeur de l’open innovation. Citons-en quelques-unes : Heliup et ses panneaux solaires ultra-légers, Hanetec, qui a imaginé une mousse métallique high-tech, Feelbat, l’appli qui détecte les fissures, et Thermalytica, qui révolutionne l’isolation thermique.
Vous voulez en savoir plus sur le CES ? Bouygues vous invite à son wébinaire Back from CES ce jeudi 18 janvier, de midi à 13h ! Rendez-vous par ici.
Vincent Maret, directeur innovation du Groupe Bouygues
ON SOUHAITE LA BIENVENUE À...
Dada ! Animation, l'expert de la 3D
Quentin Auger, cofondateur et directeur innovation de Dada ! Animation.
Fondé en 2019, Dada ! Animations’appuie sur son expertise technologique autant que sur sa créativité pour revisiter l’animation 3D. Le studio qui a récemment rejoint les adhérents de Cap Digital propose des œuvres originales et réalistes, avec une “exploration à 360° des productions”. Il propose aussi des expériences XR, avec réalité augmentée, réalité virtuelle ou mixte. De quoi créer de beaux univers immersifs et interactifs pour raconter une histoire à son public !
ON Y SERA
Autrement dit, l’agenda des événements qu’on vous recommande un peu plus que d’autres.
•Back from CES :On vous en parlait plus haut : le groupe Bouygues vous convie à son webinaire Back from CESce jeudi 18 janvier de 12h à 13h.
• Haute Densité :Notre second événement Haute Densité aura lieu ce 18 janvier chez Cap Digital. Au programme : des discussions sur le métavers et les univers virtuels de demain, avec des expert.e.s du sujet.
•PIDS XP : Cap Digital sera au PIDS d'Enghien ces 1 et 2 février. Venez découvrir sur notre stand 13 solutions innovantes dans les domaines de l'IA, la 3D et les VFX.