La newsletter qui reconnecte l'innovation au progrès — par Cap Digital
Le mercredi 10 mai 2023
Pour un retour de congés en beauté, on vous a concocté une newsletter riche en infos et en événements (on commande le soleil pour la prochaine, promis) :
Focus sur : les dernières actualités liées au Digital Services Act, avec un Thierry Breton en pleine forme face aux plateformes ;
L’appel à projets en stock : « Alternatives vertes 2 », l’appel à projets dédié à l'émergence d'un numérique culturel plus sobre ;
Le nouvel adhérent : 4D Créa, studio spécialisé dans le développement d’expériences immersives et interactives ;
Retour sur : l’inauguration du DIM AI4IDF, pour Domaine de recherche et d'innovation majeur en intelligence artificielle.
Et si vous avez encore un peu de place dans votre agenda de mai/juin, rendez-vous en fin de newsletter, il y a de quoi faire.
“With great scale comes great responsibility”. Avec des accents Peter-Parkeriens, Thierry Bretona marqué une étape cruciale, le 25 avril, dans l’entrée en vigueur du Digital Services Act (DSA), alias la régulation la plus ambitieuse de l’Histoire envers les géants de l’internet.
Après des mois d’attente, le Commissaire européen au marché intérieur a enfin révélé la liste des VLOP et des VLOSE, qui ne sont pas de simples onomatopées amusantes. Les Very Large Online Platforms et Very Large Online Search Engines : 17 plateformes et des 2 moteurs de recherche, sont les cibles du DSA car ils ou elles dépassent les 45 millions d’utilisateurs.trices actifs, par mois, dans toute l’Union européenne. Vous y trouverez par exemple Alphabet, quintuplement cité avec Youtube, Google Search, Play, Shopping et Map, mais aussi AliBaba, Facebook, Twitter, Tik Tok, Snapchat, Wikipedia, l'AppStore, Amazon Store, Youtube… et, plus surprenant, la plateforme e-commerce Zalando (oui, on a lu la liste jusqu’au bout).
La marketplace de chaussures, comme ses pairs, va devoir se conformer aux obligations du DSA. Date butoir : le 25 août 2023. Les règles qui rentreront alors en vigueur visent “à autonomiser et à protéger les utilisateurs en ligne, y compris les mineurs, en exigeant des services désignés qu'ils évaluent et atténuent leurs risques systémiques et qu'ils fournissent des outils permettant une modération efficace des contenus”, comme l’explique dans les grandes lignes la Commission européenne.
“Aujourd'hui, une nouvelle page se tourne, celle des plateformes "too big to care”, déclarait aussi Thierry Breton le 5 juillet 2022, avant même l'adoption du texte (le 19 octobre 2022), tandis que la rapporteure du DSA, l'eurodéputée danoise Christel Schaldemose, annonçait un “nouveau shérif en ville”. Il s’agit, en des termes plus clairs, de mettre fin au “far west” numérique où les acteurs historiques où les acteurs historiques imposent leurs propres règles, avec toutes les dérives que l'on connaît.
Un programme pantagruélique. Parmi les points les plus saillants, l’interdiction d’utiliser certaines infos “sensibles” pour les ciblages publicitaires, comme l’origine ethnique, les opinions politiques, l'orientation sexuelle, les données de santé. Cette mesure devrait donc rendre impossible une nouvelle affaire Cambridge Analytica. Sur le plan politique, le DSA veut obliger les plateformes à lutter contre les contenus de désinformation, surtout en période électorale. Le texte veut éviter des manipulations comme celles du Brexit. Afin de protéger la santé mentale des mineurs, le DSA entend forcer les pachydermes du net à revoir leurs services. Une épine douloureuse dans leurs business models qui cherchent - précisément - à rendre dépendant les humains en exploitant leurs failles, comme la dopamine et les biais cognitifs.
Les armes du nouveau shérif européen. Le 18 avril, la Commission a inauguré ce qui sera son bras armé : l’European Centre for Algorithmic Transparency (ECAT), implanté à Séville. Sa tâche : “open the black box”, ouvrir la boîte noire des algorithmes des géants du net et fournir des arguments pour d’éventuelles sanctions. Concrètement, Thierry Breton évoque des amendes pouvant aller jusqu’à 6% du chiffre d’affaires, et menace même d’un “bannissement” possible, en cas d’infractions “répétées et importantes”, dans son récent post LinkedIn. “Je suis en train de créer une équipe extrêmement performante qui va faire des descentes, prévenait-il, sur France Inter, le 23 avril. “Elon Musk fait ce qu’il veut avant le 1er septembre, et après il fera ce qu’on lui dit de faire s’il veut continuer à opérer.”
RSVP, ECAT cherche salarié·es. "Nous en sommes encore à la phase de start-up", a admis Stephen Quest, le 18 avril, directeur du Joint Research Centre, auquel est rattaché l’ECAT, lors du lancement de la nouvelle structure. Lui et son équipe d’une centaine de personnes pourront-ils rivaliser à terme avec Mark Zuckerberg et Elon Musk ? Les fiches de poste demandent des personnes avec un diplôme universitaire (idéalement un doctorat), et 3 ans d’expériences en computer sciences, data science et/ou intelligence artificielle, pour des salaires entre 3 710,50 et 5 374,44 euros, selon les offres. Assez pour vivre confortablement dans une capitale européenne… mais il est certain que l’argent ne devra pas être votre seule motivation si vous souhaitez postuler chez Stephen Quest plutôt que chez Sundar Pichai...
Le centre devra jouer une partition juste sur des sujets très complexes, sans tomber dans des extrêmes, comme les décrits Rumman Chowdhury, l’ancienne responsable de l’éthique de l’IA chez Twitter (remerciée par Elon), et consultante pour l’ECAT : "Trop souvent, les audits techniques finissent par tourner autour de la quantification de l'équité et de la mise en œuvre de techniques fantaisistes. D'autre part, les audits purement qualitatifs ne parviennent souvent pas à identifier la source des préjudices, qui ne résident pas dans les politiques mais dans les données et le code", écrit-elle dans un post de blog, le 11 mars.
Dompter les Big Tech. Le défi offre une belle récompense, comme le résume bien la journaliste Natasha Lomas dans Techcrunch, le 19 avril dernier : "Si tout se passe comme prévu, la Commission anticipe de se prévaloir de la gloire géopolitique d'avoir écrit le livre de règles qui a dompté Big Tech." Pour autant, la conquête réelle du Far West par les femmes et les hommes de l’ECAT risque d'être encore longue, très longue (voire très très longue).
L'APPEL À PROJETS EN STOCK
« Alternatives vertes 2 » par France 2030
C’est parti pour la seconde édition de l’appel à projets “Alternatives vertes” visant à accélérer la transition écologique des entreprises culturelles, afin de faire émerger un numérique culturel sobre ! Lancé en 2021 par le Ministère de la Culture et le Secrétariat général pour l’investissement(SGPI), en charge du Plan France 2030, le dispositif est opéré par la Banque des Territoires et doté de 25 millions d’euros de budget pour atteindre ses objectifs.
Alors, si vous développez une alternative verte innovante, réplicable et structurante qui pourrait accompagner la transformation écologique des pratiques culturelles, et ce dans tous les segments de la chaîne de valeur des entreprises du secteur des ICC (audiovisuel, cinéma, spectacle vivant, musique, patrimoine, arts visuels, métiers d’art, design, architecture, livre, jeu vidéo et la presse), cet appel à projets est fait pour vous. Les projets déposés devront porter sur : des outils généralisables permettant la mesure, l’évaluation et une politique de réduction des impacts écologiques des ICC, des solutions concrètes pour proposer au secteur des « alternatives vertes » et/ou la création ou l’adaptation d’outils de formation continue.
« Alternatives vertes 2 » est ouvert jusqu’en décembre 2024 et sera déployé en trois vagues, dont une première jusqu’au 29 septembre 2023. Et si ce n’est pas assez clair pour vous, le mieux c’est encore de contacter notre équipe R&D, qui saura vous accompagner tout au long du process et labelliser votre projet pour maximiser vos chances d’être sélectionné (comme l'ont fait avant vous TeamTO etQarnot).
ON SOUHAITE LA BIENVENUE À...
4D Créa, adhérent Cap Digital depuis avril 2023
Laurent Koucem, CEO de 4D Créa
On a tendance à l’oublier un peu, mais la technologie peut aussi susciter d’autres émotions que la fascination et la peur (coucou ChatGPT). Parfois, il est simplement question d’étonnement et d’émotions positives bénéfiques au processus d’apprentissage. C’est en tout cas ce qu’essaie de créer, depuis 2009, le studio 4D Créa, spécialisé dans le développement d’expériences immersives et interactives, principalement pour faciliter la compréhension, l’implication et la mémorisation. Basée sur le plateau deSaint-Quentin en Yvelines- à Guyancourt très exactement - l’entreprise explore chaque jour pour ses clients les domaines de la réalité virtuelle, de la vidéo 360° ou encore de la réalité augmentée, afin de les accompagner dans leurs projets de formation à distance, de gamification, de simulation ou encore de Tour de France en 2CV cabriolet !
ON Y ETAIT !
À l’inauguration du DIM AI4IDF (Paris)
Mettre l’humain au cœur de la technologie, pas l’inverse. Ce « mantra » pourrait être la baseline du DIM AI4IDF, qui tenait son événement de lancement le 20 avril dernier, tout en haut de la tour de Jussieu. « DIM AI4IDF » : un chiffre, quatre consonnes et autant de voyelles derrière lesquelles se cachent rien de moins que les quatre acteurs franciliens d’excellence de la recherche en intelligence artificielle : l’Institut PrAIrie (CNRS, Inria, Institut Pasteur, PSL et Université de Paris), SCAI(Sorbonne Université), l’Institut DataIA(Université Paris Saclay) et Hi! Paris (HEC Paris et l’Institut Polytechnique).
En bon partenaire de ce DIM, nous avons répondu à l’invitation d’Isabelle Ryl, directrice de PrAIrie et coordinatrice d’AI4IDF. Aux côtés de Valérie Pécresse (Présidente de la Région Île-de-France) et de Nathalie Drach-Temam (Présidente de Sorbonne Université), notre Président Charles Huot a pu découvrir quelques-uns des projets de recherche développés au sein du DIM. « Un très bon moment de science, d’innovation et de convivialité, témoigne-t-il, avec de belles démonstrations des équipes de recherches, comme le robot chirurgical de l’ISIR (Institut des Systèmes intelligents et de Robotique) ou le robot Miroki, développé par la start-up Enchanted Tools. Sans oublier la présentation de posters très intéressants réalisés par des étudiants. »
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce DIM AI4IDF (doté par la Région de 12 millions d’euros jusqu’en 2026) on vous invite à (ré)écouter notre interview d’Isabelle Ryl, réalisée par nos soins en décembre dernier.
ON Y SERA
Autrement dit, l’agenda des événements qu’on vous recommande un peu plus que d’autres.
• Création numérique : la 28ème édition d’ISEA, événement majeur de la scène mondiale de la création numérique, co-organisée par Le Cube Garges et l’École des Arts Décoratifs, se déroulera à Paris au Forum des images du 16 au 21 mai 2023. Notre collègue Stéphane Singier y animera une conférence dédiée au futur des arts numériques le 17 mai à 10h45 ;
• Technologies numériques de haute performance : l’association Teratec (Pôle Européen de compétence en technologies numériques haute performance) et Infopro Digital investiront le Parc Floral de Paris les 31 mai et 1er juin prochains pour la 18e édition du Forum Teratec, lieu d’échanges privilégiés entre fournisseurs et utilisateurs, industriels et chercheurs concernés par les technologies les plus avancées du numérique (et il parait qu’on a des pass gratuits pour vous, à récupérer par simple réponse à la newsletter) ; •Ecosystème : du 31 mai au 2 juin, rendez-vous à Nantes pour “l’aventure la plus folle de l’Ouest”, alias le festival Web2Day. Expertise, audace et convivialité, le programme de cette nouvelle édition promet d’être riche, avec une line up à peine dévoilée, dans laquelle on a repéré le chercheur Timothée Parrique, spécialiste de la décroissance, et l’anthropologue Fanny Parise ; •Énergie : on continue notre tour de France des événements avec, du 23 au 25 mai, la 24ème édition des Assises Européennes de la Transition Énergétique qui se tiendra sur le territoire de Bordeaux Métropole, avec aux manettes Bordeaux Métropole, la Communauté urbaine de Dunkerque, le Grand Genève et l’ADEME. Intitulée « Agir ensemble vers la neutralité carbone en 2050 », cette édition accordera une large place à l’importance du collectif et au « faire » ensemble. 3500 congressistes – collectivités, scientifiques et experts de la transition écologique, acteurs économiques et associatifs - sont attendus au Palais des Congrès de Bordeaux ; •Territoires & IA générative : et si les territoires français profitaient eux aussi des opportunités que permettent l’IA générative et les nouvelles technologies liées au Web3 ? C’est à Marseille que l’agence Fabernovel (EY) a décidé de se poser la question lors d’un événement dédié, le 25 mai prochain à partir de 17h30 ;
•Europe : ce jeudi 11 mai aura lieu à Paris le “European Champions Day 2023”, organisé par l’European Champions Alliance (jusqu’ici, c’est logique), pour célébrer les entrepreneurs européens qui ont fait avancer l’industrie technologique, notamment sur les sujets du trusted cloud, de la climate tech et de la smart industry (pour un free pass, tapez ECAFriend ;)) ; •Issy-les-Moulineaux : retour par chez nous avec le Festival des audaces numériques, #VivaIssy, du 4 au 13 juin, pour “célébrer l'innovation et la créativité des acteurs économiques et des habitants de la ville et mettre en avant les nouveaux usages”.
SNIPPETS
Les actus de la quinzaine, en flux continu.
• Notre soutien sans faille à nos adhérents Docaposte, la Caisse des dépôts/Banque des Territoires, la Fondation Inria et l'ANSSI pour le lancement de l’initiative #Confiancenumériqueduquotidien, un écosystème d'acteurs responsables et souverains • Un moteur audio spatial alimenté par l’IA, vous avez dit ? L’Ircam Amplify, en partenariat avec Believe et TuneCore, sont apparemment sur le coup ! • Bravo à nos membres (labellisés Cap), Sitowie, BAOBA et Masa Group, pour leur sélection dans le cadre de l’appel à projets «Innov'Up LEADER PIA 4» du volet régionalisé de France 2030•
Et voilà pour cette quinzaine. Est-ce que cette nouvelle newsletter vous a plu ?