Quel espace résistera encore au digital ? Vision Pro, le tout nouveau casque de réalité virtuelle et augmentée d’Apple entend installer ses app tout autour de nous et promet des expériences magiques (sic) qui nous font entrer dans l'ère de l’ordinateur spatial.

Prêt à devenir un être augmenté ?  

La course aux puces. Toujours selon l’enquête de Reuters, ces tests ratés seraient pour beaucoup le résultat de la pression de Musk lui-même, pour faire accélérer la recherche. L’entrepreneur est peut-être stimulé par la noble tâche d’aider des personnes en situation de handicap à retrouver autonomie et  motricité, ou des aveugles la vue. Mais il sent aussi la pression, plus prosaïque, des concurrents.

Parmi eux, dès 2012, l’équipe emmenée par le Professeur John Donoghue, de la Brown University, à Rhode Island, aux Etats-Unis, a réussi à faire contrôler un bras robotique - avec des mouvements simples - par l’activité cérébrale d’une femme paralysée. Certains de ces scientifiques font aujourd’hui partie d’un large consortium de chercheurs, appartenant à de nombreuses universités américaines, qui développe la puce Braingate, avec une visée purement thérapeutique. “C’est la puce la plus utilisée actuellement”, confirme Sid Kouider.

Une autre entreprise, Synchron, a reçu l'autorisation de la FDA de tester sa puce sur les humains, en juillet 2021. Un an plus tard, elle a réalisé la première implantation de son capteur Stentrode, placé dans un vaisseau sanguin à la surface du cortex moteur du cerveau et introduit via la veine jugulaire, tel un stent. Le dispositif a déjà permis à des patients paralysés de communiquer avec des ordinateurs. Le 15 décembre 2022, Synchron a d’ailleurs annoncé une levée de fonds de 75 millions de dollars lors d’un tour de table incluant les fonds de Jeff Bezos et Bill Gates.

Un coup de main présidentiel. Autre célébrité dans la boucle : Barack Obama. En 2016, il a donné un “coup de main” médiatique à Blackrock Neurotech, en serrant la main d’un bras robotique, relié au cerveau d’un patient paralysé, qui a senti la pression des doigts. Blackrock Neurotech lui avait implanté sa puce qu’elle développe avec un solide archipel de partenaires universitaires (dont la fameuse Brown University).

De notre côté de l’Atlantique, une équipe mixte de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et de l’Université de Grenoble a fait parler d'elle, le 24 mai dernier, en annonçant avoir mis au point une autre méthode thérapeutique : un pont digital pour “enjamber” une lésion de la moelle épinière. L’implant dans le cerveau envoie les commandes à un générateur de signaux électriques, placé plus bas dans le dos. Des personnes tétraplégiques ont déjà pu marcher de nouveau.

Une route encore longue. Aujourd’hui la recherche dans le domaine ICM doit encore relever de nombreux défis. Notamment côté software. Car une fois le hardware implanté, encore faut-il interpréter les signaux électriques complexes (et c’est un euphémisme) qui émanent du cerveau humain. “La granularité des interfaces motrices est encore limitée à des mouvements relativement simples, précise Sid Kouider. Il nous faut des algorithmes plus précis.”

En outre, une fois la puce posée, le patient et son implant doivent s’apprivoiser : c’est la “co-adaptation”, un processus, lui aussi, en plein développement. “Il est nécessaire d'entraîner les neurones du patients, pendant des mois, pour qu'ils répondent à la puce et inversement”, explique Sid Kouider. Et, plus simplement, les chercheurs affrontent des rejets biologiques. “Quand on laisse un objet dans la boîte crânienne, il peut s'infecter, s’inflammer, ou la puce peut se déplacer”.

En se rappelant de ces difficultés, la volonté “d’amélioration des capacités cognitives” avancée par Neuralink reste, aujourd’hui… du rêve. “Mais cela ne veut pas dire que c'est impossible, tempère Sid Kouider. Tout est possible dans le futur, la question c'est quand.” 

Alors que Google, Amazon et Microsoft captent à eux trois 75% des parts de marché du cloud en France, comment faire pour réduire la dépendance des entreprises aux fournisseurs de cloud extra-européens ? Et rendre ainsi les ambitions de souveraineté numérique européenne - largement commentées - beaucoup plus tangible ?

C'est l'un des objectifs du projet de loi "sécuriser et réguler l'espace numérique" présenté par le Gouvernement le 10 mai 2023.

Que recouvre précisément ce texte ? Quelles mesures visent plus spécifiquement à protéger les entreprises françaises et européennes ?

Nous avons posé la question à Jean-Noël Barrot, Ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications.

C’est l’une des applications concrètes de deux stratégies majeures de la Région Île-de-France, celle sur l’intelligence artificielle (aka « IA2021 ») et celle sur l’adaptation au changement climatique (aka « PRACC ») : le challenge IA pour la Transition Energétique, officiellement lancé par le conseil régional, en partenariat avec RTE, mi-mai dernier.

Ce challenge vise à développer et expérimenter un outil d’aide à la décision utilisant l’intelligence artificielle pour assister les « dispatchers » de RTE, c’est-à-dire les aiguilleurs de l’électricité qui prévoient et gèrent, au plus proche du temps réel, les flux de puissances qui transitent sur les réseaux. Et pour relever ce défi, la Région déploie une aide à la hauteur des enjeux. 500 000€ de subvention (jusqu’à 60% de taux d’intervention) seront accordés au lauréat de ce grand challenge. Vous avez jusqu’au 2 juillet (à 23h59) pour proposer votre candidature. 

Démocratiser le droit, transformer des documents et process juridiques ultra complexes en outils empoignables par tout un chacun. C’est la promesse d’Amurabi, la pépite Legal Tech qui vient de rejoindre notre collectif.

Sa recette ? Un savant mélange de design, de neurosciences et de traitement du langage naturel pour rendre le droit enfin transparent et compréhensible, mais aussi pour donner à toutes et tous les moyens de s’en emparer ! En capitalisant sur une solide dynamique de R&D, une talentueuse équipe et une approche legal design qui place l’utilisateur au cœur de ses travaux, Amurabi va enfin vous réconcilier avec le droit, et devenir l’un de vos meilleurs alliés. 

C’est dans l’écrin du Parc Floral que s’est tenue la 18ème édition du Forum Teratec les 31 mai et 1er juin dernier. Cet événement confirme sa place de rendez-vous incontournable de l’ensemble des acteurs de l’écosystème de la chaine de valeur du calcul haute performance : fournisseurs, chercheurs, hébergeur, écoles d’ingénieurs, intégrateurs, startup/pme et bien sûr pôles de compétitivité (spoiler : nous y étions représenté). Bien qu’hyper tech, cette édition n’a pas échappé aux enjeux au cœur de l’actualité : cybersécurité, environnement, souveraineté et IA générative bien entendu.

Or comment concilier efficacité énergétique avec les besoins croissants de calculs que nécessitent les applications ? De quelle manière conserver une souveraineté technologique quand les entreprises incontournables sont étrangères ? Et surtout sommes-nous suffisamment préparés pour adresser tous les besoins en calcul haute performance dont nos industries, nos entreprises publiques et privées auront besoin pour leurs applications telles que le jumeau numérique et les simulations sur le climat entre autres ? C’est à toutes ces questions que les participants ont apporté des réponses lors de tables rondes, d’intervention inspirantes et notamment celles de nos adhérents tels que Light On ou Eclairion. Un indice sur l’importante de ces enjeux au niveau mondial : la présence des géants américains (Amazon, Intel, HPE..), signal clair s’il en fallait un, du potentiel de ce marché, et d’un espace qu’ils ne veulent pas abandonner aux acteurs européen émergents.

Le mot de la fin a été prononcé par notre prix Nobel Alain Aspect (co-lauréat du prix nobel de physique 2022 pour ses travaux sur l’intrication quantique) qui a souligné que « la France reste dans la course dans la recherche fondamentale et notamment grâce au conseil européen de la recherche et ses aides. ». Selon lui, la clé des succès à venir réside dans la formation et dans « notre capacité à former, en masse des informaticiens quantique c’est-à-dire des individus qui maitrisent les mathématiques appliquées, l’informatique traditionnelle et l’information quantique ».