La newsletter qui reconnecte l'innovation au progrès — par Cap Digital
Le 31 octobre 2023
Aujourd’hui, 31 octobre, nous célébrons Halloween. Parmi les choses qui font peur, il y a au choix les clowns, les fantômes, les araignées, et la perspective d’un effritement de la souveraineté numérique de l’Europe. La bonne nouvelle, c’est que cette dernière ne pourrait bientôt être qu’un lointain mauvais souvenir. En ce moment en effet, le gouvernement planche sur un projet de loi qui pourrait donner un véritable coup de fouet aux entreprises européennes, notamment en matière de Cloud. On vous l’explique dans cette newsletter, dont voici le sommaire :
Focus sur :Nous allons donc parler de Cloud souverain. Pour ce faire, nous sommes allés interroger Alain Issarni, CEO de NumSpot.
Et aussi : On vous présente notre nouvelle gouvernance, élue suite au dernier Conseil d’Administration de Cap Digital.
L’appel à projet en stock : Renault recherche des solutions innovantes en matière de maintenance prédictive !
Le nouvel adhérent : Découvrez Hopcast, la start-up qui veut simplifier les échanges de données mobiles.
On y était :On vous raconte la journée de lancement du réseau France Tourisme Tech.
Avec comme toujours, notre sélection d’événements et actus à ne pas manquer, en fin de newsletter !
Les chiffres de la répartition du marché du Cloud en France sont aujourd’hui sans équivoque. On estime qu’environ deux tiers des contrats sont entre les mains de trois acteurs majeurs, à savoir Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azur et Google Cloud. Pourtant, l’actualité législative pourrait bien rebattre les cartes…
Depuis quelques mois, le gouvernement prépare en effet un projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique, qui s’ajoute à d’autres initiatives encourageant l’émergence d’un cloud souverain en France. Ces propositions seront-elles suffisantes ? Pourra-t-on vraiment un jour laisser de côté les géants américains ? Pour en savoir plus, nous sommes allés interroger un expert du sujet : Alain Issarni, le CEO de NumSpot.
L’illusion d’une alternative aux Gafam ?
Co-fondé par quatre entreprises françaises des secteurs public et privé (la Banque des Territoires, Docaposte, Dassault Systèmes et Bouygues Télécom), accessoirement adhérentes de Cap Digital, NumSpot entend bien devenir un acteur majeur du cloud souverain et de confiancedans l’Hexagone.
L'objectif, nous raconte son CEO, est de “bâtir une offre alternative” aux “hyperscalers” américains. Avec une proposition inédite de cloud souverain indépendant et de confiance made in France, NumSpot doit aider à “se prémunir contre les lois extra-territoriales” et à “repousser les limites de la dépendance”. Pas question en revanche, de s’imaginer d’office en remplaçant des Gafam. “L’important, c’est de trouver la bonne limite entre être totalement dépendant, et être totalement indépendant”, nous précise à ce sujet Alain Issarni, avant d’ajouter : “il serait illusoire de penser que l’on puisse terrasser les géants du secteur du jour au lendemain.”
A ce jour, plus de 70% des traitements des données relèveraient d’entreprises américaines, chiffre-t-il. Pour certains acteurs, comme les start-up, il n’est pas simple de s’en détacher. “Il y a une double stratégie de la part des Gafam : une stratégie de gratuité d’emprisonnement qui consiste à proposer des tarifs très bas, voire des services gratuits, et ce qu’on appelle le phénomène de locking, à savoir une sortie difficile des modèles adoptés.”
Au Royaume-Uni, l’Ofcom (Office of communications) a lancé en septembre 2022 une étude sur le sujet. Sa conclusion est claire : il existe bien une distorsion de la concurrence dans le marché du Cloud, notamment autour d’AWS et Microsoft, qui rend “plus difficile pour les entreprises britanniques de changer de fournisseur ou d’utiliser plusieurs fournisseurs de services Cloud.”
Une brèche pour les acteurs français d’un cloud souverain
En France, les législateurs manqueraient selon le CEO de NumSpot de proactivité pour contrer ce genre de phénomènes. “Il faudrait que tout cela aille beaucoup plus vite”, suggère-t-il.
Imaginé en 2016 par l’ANSSI, ce label atteste “de la qualité et de la robustesse de la prestation, de la compétence du prestataire ainsi que de la confiance pouvant lui être accordée.” Il est très protecteur… et de fait, très difficile à obtenir. Seules quatre entitées et infrastructures IaaS made in France sont actuellement certifiées SecNumCloud : Outscale, OVH Cloud, Worldline et Cloud Temple. Et c’est sans doute via cette brèche ouverte par les autorités que les acteurs tricolores pour un cloud souverain ont un véritable rôle à jouer, et un marché à conquérir.
Elles ont bien quelque chose que les géants américains ne peuvent pas offrir. Des offres ultra-sécurisées, certifiées, de qualité, qui leur permettent d’“aborder le secteur d’abord par le biais des acteurs qui ont une sensibilité particulière”.
Ces dernières années, les institutions publiques, comme les collectivités territoriales ou les établissements de santé publics, ont été des cibles privilégiées de la cybercriminalité. L’ANSSI a alerté plusieurs fois sur le risque qui pesait sur la sécurité de leurs systèmes informatiques et leurs données.
Le dirigeant de NumSpot, qui s’appuie sur l’IaaS d’Outscale et est sur la voie de la certification pour ses offres managées - ce qui serait une première -, estime que la plus-value des acteurs pour un cloud souverain est ici évidente. Pour y parvenir, il mise sur la méthode de l’oignon. D’abord convaincre les couches les plus sensibles de la fonction publique, des opérateurs, des collectivités territoriales du milieu de la santé. Puis les autres organisations d’importance vitale (OIV) et les opérateurs de services essentiels (OSE), et enfin, les autres entreprises qui restent très sensibles aux enjeux de sécurité et de souveraineté, comme les banques et assurances… “Couche par couche”, Alain Issarni en est persuadé : le cloud souverain se fera une place au soleil, aux côtés des Gafam.
MAIS ENCORE ?
L’actualité de Cap Digital a été plutôt chargée en ce mois d’octobre. Déjà, il y a eule lancement de notre revue 2023-2024 dédiée à l’innovation numérique et aux nouvelles technologies, que vous pouvez télécharger en ligne si vous ne l’avez pas déjà lue. Autre actu, et non des moindres : notre nouvelle gouvernance. Lors d’une Assemblée Générale, les 33 nouveaux membres de notre Conseil d’Administration ont été élus. Parmi eux, des représentants et représentantes d’institutions publiques et de laboratoires universitaires, ainsi que des membres d’entreprises du secteur privé du secteur des sciences de l’information et des nouvelles technologies, des investisseurs privés et des représentants de collectivités territoriales.
Le nouveau CA sera présidé par Charles Huot, co-fondateur et CEO de People in the Sun. Il sera épaulé à la vice-présidence par Françoise Prêteux, Directrice déléguée à la recherche et au développement économique et adjointe de la directrice générale de l’Institut Mines-Télécom, et Jean-François Penciolelli, responsable des ventes France, vice-président exécutif et directeur général du secteur public et de la santé chez Inetum. A la trésorerie, nous pourrons compter sur Pierre-Yves Dulac, directeur délégué régional Ile-de-France chez Engie.
Pour cette nouvelle édition, le focus sera mis sur la maintenance prédictive. MFS est à la recherche de solutions innovantes permettant d’améliorer la détection d’incidents sur ses systèmes d’information et applications, notamment grâce aux signaux faibles, pour éviter les interruptions et la dégradation des services.
Clôture des candidatures le 20 novembre.
ON SOUHAITE LA BIENVENUE À...
Hopcast, le spécialiste des transferts de données
Marcelo Dias de Amorim, CTO, et Farid Benbadis, CEO d'Hopcast.
Parmi nos derniers adhérents en date, il y a Hopcast, une start-up qui a développé, en collaboration avec Thales, le CNRS et l’Université de la Sorbonne, une technologie pour simplifier les communications et assurer une distribution plus efficace et inclusive de l’internet mobile.
Concrètement, grâce à l’outil développé par Hopcast, deux personnes ou entités pourront échanger des données sur un terminal mobile sans avoir à passer par le réseau internet. Pour les particuliers, c’est la promesse de pouvoir consommer des contenus partout, et à bas coût. Un atout particulièrement alléchant dans certains pays où les échanges de données peuvent vite être facturés à prix d’or.
Mais l’offre est aussi dédiée aux entreprises. Hopcast en est persuadé : elle pourrait bouleverser totalement l’univers des plateformes de diffusion de contenus. Sites de streaming vidéo, sites éducatifs en ligne, réseaux sociaux… Les perspectives sont larges !
ON Y ETAIT !
A la journée de lancement du réseau France Tourisme Tech
Paris. Mardi 24 octobre, 9h30. Malgré les problèmes de transports qui touchent ce matin-là la gare Montparnasse et plusieurs lignes du métro parisien, l’auditorium de Station F est plein. L’écosystème a répondu présent pour célébrer la naissance du dernier né de la French Tech :le programme « France Tourisme Tech ».
Son objectif ? Faire émerger des champions technologiques dans le secteur du tourisme. Un secteur de poids, qui pèse à lui seul 4% du PIB. Rien d’étonnant, quand on sait que la France est le pays le plus visité au monde et que la crise Covid semble bel et bien passée - à en croire les bons résultats de l’été 2023. Mais ces succès ne doivent pourtant pas occulter les points faibles du secteur… Car si la France demeure la première destination mondiale, elle ne figure qu’à la dernière place du podium des pays générant le plus de recettes touristiques, derrière les Etats-Unis et l’Espagne.
Plus spécifiquement, le tourisme est un secteur qui innove peu. La Travel Tech est en retard, aussi bien en termes d’investissements (des levées de fonds trois fois moins importantes que la moyenne des start-up françaises), que de création d’entreprises, soulignait ainsi Olivia Grégoire l’été dernier. Avec ce lancement officiel du réseau France Tourisme Tech, le gouvernement entend prouver que des acteurs technologiques tricolores ont le potentiel pour devenir de véritables champions... en France comme à l’international.
Quinze entreprises, parmi 150 start-up candidates, ont ainsi été sélectionnées (ndlr : Cap Digital a fait partie du jury) pour faire figure d’exemples à suivre… et permettre à la Travel Tech Française de briller d’ici moins d’un an, à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024 !
ON Y SERA
Autrement dit, l’agenda des événements qu’on vous recommande un peu plus que d’autres.
• R&D Corner :Le mardi 7 novembre, on vous donne rendez-vous pour le 10ème R&D Corner de l’année. L’occasion de faire le point sur tous les appels à projets régionaux, nationaux et européens du moment. •Transition écologique : Nous célébrerons l’anniversaire d’Innov’up Expérimentationle 9 novembre. Une matinée dédiée au partage d’idées et de pistes de réflexion autour de la transition écologique des territoires.
• Recrutement : l’école d’ingénieurs de Limoges, 3IL, vous convie à son forum de recrutement de stagiaires et d'alternants le 9 novembre. Pensez à vous inscrire ! •Commerce circulaire : le prochain Cap & Coffee aura lieu à Lille le 14 novembre au matin. Venez y écouter les récits d’experts et d’entreprises engagées dans le commerce circulaire et durable.
•Notre adhérent YZR a rejoint leMicrosoft Generative AI Startup Program, un programme regroupant 12 start-up et éditeurs de logiciels français qui révolutionnent le monde de l’entreprise via l’IA générative. •La deuxième édition de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) autour des quartiers métropolitains d’innovation est lancée ! La Métropole du Grand Paris sélectionnera quatre communes, et vous avez jusqu’au 12 janvier pour postuler. •L’Usine Digitale a consacré un article au programme européen d’accompagnement de start-up Catapult, en partenariat avec Cap Digital, Medical Valley et BioRN. Il est dédié aux jeunes pousses de la MedTech, de la BioTech et de la Digital Health. •L’Ecole Georges Méliès a ouvert ses portes à Bruno Bonnell, Secrétaire général pour l’investissement, à l’occasion de son projet “Artisans de l’image”, que nous avions soutenu dans le cadre de l’appel La Grande Fabrique de l’Image au printemps dernier. •Le robot Buddy de Blue Frog Robotics a fait une apparition dans le programme Bleu Blanc Bouge, diffusé avec le soutien du gouvernement et de France 2030. •
Vous pouvez la télécharger gratuitement en ligne, et y découvrir des analyses, des interviews d'experts et expertes du monde de la tech, et des sélections de start-up et projets innovants.
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