La newsletter qui reconnecte l'innovation au progrès — par Cap Digital
Le lundi 20 mars 2023
Le Printemps frappe (enfin) à la porte et les événements se multiplient et rythment nos agendas des beaux jours. On vous emmène aujourd’hui au Texas, cf. notre Une quelque peu alarmiste et une newsletter riche en actus :
Focus sur : que retenir de l’incontournable keynote d’ouverture du festival South by Southwest (SXSW) par la futurologue Amy Webb ? ;
L’audio anti-schmilblick : l’intéropé quoi ? L’interopérabilité des plateformes et des services, un terme qui fait dorénavant sa vie en dehors des DSI, expliqué en quelques minutes par Sylvain Le Bon, cofondateur de Startin'blox ;
L'appel à projets en stock : dernière ligne droite pour la 11ème vague du « Concours d’innovation i-Nov » de Bpifrance, demandez le label Cap Digital avant le 28 mars ;
Le nouvel adhérent :à conjuguer cette semaine au pluriel, avec l’arrivée de 5 nouvelles grandes entreprises au sein de notre collectif.
Amy Webb nous dit tout sur les tendances tech de 2023
On ne peut plus imaginer un SXSW sans la futurologue, autrice et cheffe d’entreprise Amy Webb. Comme chaque année depuis 16 ans, elle est montée sur la scène du prestigieux festival texan pour présenter les 819 pages du tant attendu rapport “Emerging trends” réalisé par son entreprise, Future Today Institute et qui présente en détail les tendances technologiques à suivre en 2023. Téléchargé plus d’un million de fois chaque année, ce rapport est devenu une référence en la matière. Un graal dans ce vaste monde de l’innovation technologique.
Si vous avez un peu plus de 10 minutes devant vous (genre, plutôt 10 jours), il est dispo gratuitement ici avec le mot de passe “trends”. Sinon, on vous conseille cette excellente synthèse de la keynote d’Amy Webb, écrite par Kati Bremme de la direction de l’innovation de France Télévisions, membre de Cap Digital depuis des années. Et puis bien sûr, la suite de cette newsletter dans laquelle nous vous restituons quelques signaux forts du rapport.
2023, une année 666. Et ce n’est même pas fait exprès, malgré tout ce qu’en diront les numérologues. Cette année, ce sont en effet pas moins de 666 tendances tech qui ont été étudiées par les équipes d’Amy, parmi lesquelles on peut citer l’IA, le high performance computing, le métavers, la robotique ou encore la bio-ingénierie. Une exploration tech qui fait la part belle à plusieurs secteurs, comme ceux de la santé, du spatial, du divertissement, de l’information ou encore de la logistique (liste non exhaustive, vous l’aurez compris).
2023, la “fête” de l’IA. Ou, comme l’explique si bien Amy Webb, de l’IASMOSE (AISMOSIS en anglais, pour la contraction d’IA et osmose) : "nous vivons une transformation radicale dans la manière dont les informations sont collectées et partagées. Il existe une tonne de nouveaux outils, des générateurs de texte de type GPT, des générateurs d'images et des générateurs de vidéos. Il existe des systèmes d'IA pour concevoir des protéines et lutter contre le changement climatique. Mais le problème est que ces modèles évoluent trop vite, et nous ne sommes pas prêts pour cela". Si les années 2010 se sont concentrées sur l'IA perceptive - des systèmes qui utilisaient des signaux (images et texte) pour comprendre le monde - les années 2020 seront donc connues comme celles des IA génératives et multimodales. Ces modèles d’IA comprennent non seulement le monde qui nous entoure, mais sont également capables de générer de nouveaux contenus, concepts et idées lorsqu'ils communiquent avec nous, et de s'immiscer ainsi dans notre vie numérique. Et on ne va pas se mentir : ces IA sont sur le point d’être intégrées à de plus en plus d’applications, dans des domaines aussi divers que la santé (pour créer par exemple des protéines, des anticorps et des médicaments), la législation et la finance, et de bousculer “quelque peu” notre quotidien.
Il y a urgence à se former et rendre ses nouveaux outils accessibles à tous. Face à cette révolution, les entreprises risquent vite de se rendre compte que l'IA est nécessaire à leur croissance, même si elle rend obsolètes certaines fonctions de leurs employés. Aide à la décision, création de contenus et/ou de produits, business intelligence etc., l’IA pourrait améliorer l’efficacité des organisations, et initier la constitution d’équipes hybrides, composées d’êtres humains et de machines. Et c’est là que tout se joue : pour Amy Webb, "nous sommes en train de créer une nouvelle et dangereuse fracture numérique" qui sera bientôt irréversible, même si certains préfèrent d’après elle fermer les yeux sur cette triste réalité. Il faut donc dès aujourd’hui mettre les moyens sur l’éducation, la formation et la montée en compétences, pour faire de l’IA un outil de gain d'efficacité plus que toute autre chose.
En 2023, vous reprendrez bien un peu de Web3 ? Autre grande préoccupation pour l’année en cours : la sécurité des nouveaux systèmes décentralisés basés sur la technologie blockchain et sur les contrats intelligents qui y sont stockés. Très facilement piratés et donc décriés en 2022, ils devraient être de plus en plus fiables et évolutifs dans les mois à venir, notamment grâce à de nouvelles mesures de cybersécurité. Le Web3 et les solutions blockchain pourraient alors aller bien au-delà des NFT et autres crypto-monnaies, et œuvrer pour le bien de l’humanité, notamment dans les secteurs de la santé, de l’alimentation et de l’énergie.
En attendant le métavers, des technologies immersives de plus en plusnombreuses. Sur la grande question du métavers, Amy Webb est très claire : la technologie qui offrira une immersion totale de l'utilisateur n'existe pas encore, et il va falloir être patient pour évoluer dans un monde virtuel qui s’imposerait comme le nouvel internet. Quant à l’infrastructure en elle-même, le rapport rappelle très justement qu’elle est toujours en cours de construction et qu’elle va nécessiter la mise en place d’un cadre normatif et d’une véritable interopérabilité web. Le tableau n’est pas si noir pour autant, car nombreuses sont les expériences immersives concluantes, le plus souvent en réalité augmentée, notamment dans le domaine du divertissement (comme on peut le constater chez Cap Digital, au sein de notre délégation ICC), et les opportunités de passer du monde réel au monde virtuel devraient se multiplier, plutôt de manière fragmentée.
S'il n'y avait qu'une seule chose à retenir, ce serait la question de l'éducation et de la confiance numérique. Déjà évoquées plus haut - mais vu le sujet, on s’est dit qu’on pouvait en remettre une couche - les questions d’éducation et de formation sont pour Amy Webb au cœur de la révolution en cours, tout particulièrement vis-à-vis de l’IA. Il n’y a pas de place pour la passivité, il faut s’y mettre et s’y mettre maintenant. Pour ne pas rester à quai, mais aussi pour mieux appréhender l’information qui nous entoure, qu’elle vienne d’humains ou d’algorithmes. Amy Webb l'explique très bien dans cette interview : il faut se méfier de tout ce que nous raconte la technologie, tout comme nous avons appris à ne pas croire tout ce que nous dit notre voisin : “nous avons été en quelque sorte acclimatés à croire tout ce que nous renvoient nos écrans, et je crois que c’est un problème pour l’avenir”.
L'AUDIO ANTI-SCHMILBLICK
On vous explique tout sur l'interopérabilité en 6min 24s.
Ce n'est pas le mot le plus facile à dire, et pourtant, il est sur toutes les lèvres. En informatique, on résume ce terme un peu barbare à la “capacité de plusieurs systèmes à interagir et collaborer entre eux grâce à un protocole commun”. Mais quand on a dit ça, on n’a pas dit grand chose. Alors pour bien comprendre l'interopérabilité web et ses enjeux, on a préféré tendre notre micro à un expert, en la personne de Sylvain Le Bon, cofondateur de Startin’Blox, qui développe des applications web dans le plus grand respect des nouveaux standards d'un web pleinement ouvert et décentralisé.
MAIS ENCORE ?
Si le sujet de l’interopérabilité vous intéresse, joignez-vous à nous, en ligne ou chez Cap, le mardi 28 mars prochain de 17h30 à 20h30 pour un événement qu’on espère riche en enseignements, avec des invité·es d’exception : Henri Verdier, Marianne Escurat, Raphaëlle Bertholon, Clément Mabi, Valentin Chaput, Laure Lucchesi ou encore Armel Le Coz.
On y discutera interopérabilité et démocratie numérique, avec de grandes questions en ligne de mire : l'interopérabilité peut-elle contribuer à structurer l’expertise citoyenne ? Comment capitaliser sur l’interopérabilité pour accroître l’engagement citoyen et la coproduction de politique publique ? Comment se saisir des potentialités permises par l’interopérabilité pour générer de l’intelligence collective et de la gouvernance partagée ? Vous venez ?
L'APPEL À PROJETS EN STOCK
Concours d'innovation i-Nov par Bpifrance
Dernière ligne droite pour la 11ème vague de l’appel à projets « Concours d’innovation i-Nov » opéré par Bpifrance, qui cherche à identifier, d’ici le 11 avril, “des projets d’innovation au potentiel particulièrement fort pour l’économie française” dans les domaines du numérique, de la santé, des transports, mobilités, villes et bâtiments durables ou des énergies, ressources et milieux naturels. Si votre projet de recherche, développement et innovation (mono-partenaire) a un véritable potentiel international, des coûts totaux qui se situent entre 1 M€ et 5 M€, et une durée comprise entre 12 et 36 mois, manifestez-vous avant le 28 mars auprès de notre équipe R&D, elle pourra vous accompagner (et vous labelliser) sur toute la durée de l’appel.
ON SOUHAITE LA BIENVENUE À...
5 nouvelles entreprises, adhérentes Cap Digital depuis fev. 2023
Arnaud Garnier, Directeur du Numérique pour les Géosciences, BRGM
Romain Megglé, Head of CB Innovation Lab, CB Cartes Bancaires
Anthony Fauré, Directeur de l'Innovation et de la performance stratégique, OPH Val Touraine Habitat
Cette semaine, nous souhaitons mettre à l’honneur non pas un nouvel adhérent, mais cinq ! Car, il est toujours bon de le rappeler : Cap Digital, ce n’est pas qu’une histoire de start-up. Parmi nos centaines de membres, on compte des investisseurs, des collectivités, des établissements d’enseignement, de formation ou de recherche et… une cinquantaine de grandes entreprises publiques et privées. Et elles sont aujourd’hui cinq à rejoindre notre collectif : l’acteur de location de matériel de BTP Loxam, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), CB Cartes Bancaires, SNCF Gares&Connexions et l’Office public de l’habitat Val de Touraine.
Rejoindre Cap Digital, c’est, pour certain.e.s, la suite logique de l’accompagnement de notre (super) équipe Transformation numérique sur l’organisation de challenges d’open innovation. Pour d’autres, c’est une manière de renforcer leur stratégie d’innovation en se connectant à un écosystème de start-up et de laboratoires qui va booster leur R&D, et bénéficier par la même occasion de l’expertise d’un tiers de confiance sur l’innovation. Nous sommes ravis de les compter parmi nous et avons hâte de voir naître de beaux projets avec elles !
ON Y SERA
Autrement dit, l’agenda des événements qu’on vous recommande un peu plus que d’autres.
•Santé : la communauté scientifique européenne, start-up, PME et industriels travaillant sur le cœur numérique se réunira le 22 mars prochain à Bordeaux pour un atelier d’une journée, dans le cadre du projet européen SimCardioTest ;
•Media : faites le point sur la manière dont le projet Gaia-X contribue à l’industrie européenne de l’audiovisuel et des médias, lors de l’événement du 30 mars prochain, “Gaia-X Media Data Space Event” ; •Technologies immersives : rendez-vous en Mayenne du 12 au 16 avril prochains pour le très prestigieux salon Laval Virtual, dédié aux technologies immersives (VR, AR, etc.), où Aurite Kouts (Cap Digital) sera cette année jurée des Laval Virtual Awards ;
•Data & réglementation : Dawex, pionner de l'économie de la donnée et membre de Cap Digital, organise le 5 avril une matinée exceptionnelle sur le Data Governance Act (DGA) et le Data Act ;
•Italie : une délégation de 12 grandes entreprises italiennes sera ce 23 mars à Station F pour rencontrer les start-up et PME innovantes parisiennes. Découvrez leurs besoins et manifestez-vous pour prendre rendez-vous.
SNIPPETS
Les actus de la quinzaine, en flux continu.
• La semaine dernière a eu lieu chez Cap Digital un événement sur les futurs services et usages en santé grâce à la 5G, on en a fait un petit cahier à télécharger ici• S’y trouve (entre autres) une interview sur la 5G et les essais cliniques, que l’on a aussi publiée ici• Avec notre adhérent Emissive, la Fondation Louis Vuitton lance une expérience in-situ de visite de son bâtiment en réalité virtuelle • La direction interministérielle du numérique (DINUM) a publié sa nouvelle feuille de route• Bravo aux 6 consortiums lauréats du projet européen DigiCirc dédié à l'économie circulaire • Qarnot, adhérent Cap Digital, était sur France Inter jeudi dernier pour parler datacenters nouvelle génération•
Et voilà pour cette quinzaine. Est-ce que cette nouvelle newsletter vous a plu ?