La 5G, lancée commercialement en 2020, ne date pas d’hier ! La 5ème génération du réseau mobile des télécommunications a en effet commencé son histoire dans les années 2010 et devrait être disponible sur la totalité du territoire national d’ici 2030. Pour la petite histoire, c’est même l’Union Européenne, en 2013, qui a mis le sujet sur la table afin d’anticiper la saturation du réseau 4G prévue pour… 2022. Aujourd’hui, le déploiement de la 5G avance à vitesse grand V et de nouveaux usages innovants se dessinent dans pratiquement tous les secteurs d'activité. L’occasion pour nous de faire un point sur la situation.
5, 4, 3, 2, 1….Pas de surprise, s’il y a une 5G, c’est qu’il y a un jour eu une 1G ! Pour les plus jeunes d’entre nous, jetons ensemble un rapide coup d'œil dans le rétro : le réseau mobile de première génération, c’est le réseau qui nous a permis dans les années 1980 d’échanger vocalement les uns avec les autres sans fil cellulaire. La 2G s’est illustrée quant à elle avec la révolution des SMS et le développement des télécommunications numériques. Dans les années 2000, la 3G a apporté l’usage du web mobile et les joies de la visiophonie ou encore des vidéos en ligne. Puis la 4G, que nous allons bientôt laisser derrière nous, a amélioré dans les années 2010 la puissance du débit, nous offrant un certain confort dans nos usages quotidiens d’Internet sur nos smartphones et une meilleure qualité de son dans nos communications vocales.
La 5G, pour quoi faire ? La réalité, c’est qu’aujourd’hui, notre vie se décline en numérique. Nous nous sommes équipés ces dernières années de plus en plus de smartphones et autres objets connectés (domotique, électroménagers, e-santé, sport, jeux vidéos etc.) et utilisons Internet partout et (presque) tout le temps. D’après le baromètre annuel de l’Arcepédition 2021, 84% des personnes âgées de douze ans et plus possèdent un smartphone, une proportion en progression de sept points en un an, et 73% des répondants l’utilisent quotidiennement. Idem pour les équipements numériques qui ont vu leur utilisation fortement progresser avec la crise sanitaire. Le réseau 4G pourrait alors saturer et venir entraver nos petites habitudes mobiles. Pour prendre en charge tous ces nouveaux usages et éviter tout problème de latence, la 5G promet un débit de connexion plus puissant que jamais (3 à 4 fois plus rapide que la 4G) et une densité qui va permettre de multiplier par 10 le nombre d’objets connectés au réseau simultanément.
Une révolution qui soulève plusieurs débats. L’arrivée de la 5G ne plaît pas à tout le monde et de nombreuses polémiques ont vu le jour depuis son lancement avec la prise de position très médiatisée du Président Macron et le refus d’un moratoire plébiscité par les villes en 2020. La 5G est depuis au cœur d’un débat à la fois politique, économique, environnemental, scientifique, sanitaire et social et il est parfois difficile de se faire un avis. Souveraineté numérique, vie privée, impact environnemental du numérique, exposition aux ondes électromagnétiques, obsolescence prématurée de centaines de millions de smartphones 4G parfaitement fonctionnels etc., la résistance et la méfiance qui s’expriment autour de cette technologie sont finalement assez révélatrices de notre rapport - symptomatique - aux politiques numériques. Pour éviter de tomber dans une confrontation binaire entre technophiles et technocritiques, Alter Numeris propose un très bon dossier et une méthode pour enrichir le débat sur la 5G.
Et pour les industries, qu’est-ce que ça change ? Pas mal de choses… qui restent en partie à venir. Car tout le potentiel de la 5G ne verra vraiment le jour qu’une fois que la 5G dite “stand alone” (ou autonome) sera déployée. En clair, le réseau 5G actuellement disponible repose sur de nouvelles antennes et équipements dits 5G mais le cœur du réseau est le même que celui de la 4G. Résultat : un débit déjà beaucoup plus important que celui offert par la 4G mais d’autres avantages qui ne sont pas encore pleinement accessibles : d’une part, la latence - c'est-à-dire le délai entre l’envoi et la réception des données - reste importante ; d’autre part, le “slicing” - à savoir la capacité qu’a une infrastructure à découper le réseau en sous-réseaux, pour s’adapter au mieux et en temps réel aux besoins des utilisateurs tout en créant en parallèle des sous-réseaux privés - restent à venir. Mais ce n’est plus qu’une question de mois ! En France, Orange, qui a ainsi annoncé le déploiement de son réseau 5G "stand alone" en 2023, sera le premier opérateur à proposer de la “5G SA”.
Bref, c’est le moment d’expérimenter. Il ne s’agit pas d’attendre les bras croisés le déploiement opérationnel de cette 5G “stand alone” pour innover ! De nombreux acteurs expérimentent déjà les usages futurs permis par la 5G. On pense par exemple à nos adhérents H4D ou Bioserenity qui explorent le potentiel de la 5G pour la télémédecine et la réduction des déserts médicaux, ou encore Kompaï Robotics, qui a branché son robot d’assistance et de téléprésence à la 5G dans un Ephad du Pays Basque où la connexion internet se montrait jusque-là hésitante.
Les industries créatives et les médias sont également particulièrement dynamiques dans ce domaine. Citons pêle-mêle Emissive qui teste un mélange Cloud XR et 5G pour améliorer son expérience immersive Éternelle Notre Dame, Augmented Acoustic, qui capitalise sur le slicing pour offrir une expérience sonore personnalisée sur n’importe quel événement (SupraLive) ou encore XD Motion qui a expérimenté la retransmission d’un événement sportif grâce à un réseau privé 5G. C’était le mois dernier, lors des championnats du monde de cyclisme à Saint-Quentin-en-Yvelines et ce fut une première mondiale, de bonne augure à deux ans des JOP2024 ! Autres secteurs déjà bien investis sur le sujet : celui de l’automobile avec les nombreuses expérimentations en cours sur la voiture autonome, celui de l’éducation et de la formation à distance (Kalyzée) ou encore l’industrie 4.0 et la ville intelligente et interconnectée (Fullrama, TwinswHeel, Iadys).
Stand alone but don’t stay alone. Comme l’a rappelé Marc Jamet, coordinateur national de la stratégie d’accélération 5G lors de l’événement “5G x Industries 4.0”, il reste cependant beaucoup à faire et la France peine à prendre le train en marche. « Il faut accélérer, dégager des bonnes pratiques, des pistes de développement et des opportunités commerciales ». Pour aider les entreprises à y aller, la Mission 5G industrielle a identifié 7 freins principaux, auxquels le Gouvernement a répondu par un certain nombre d’engagements concrets : un meilleur accès aux fréquences dédiées, le partage d’informations sur les cas d’usages de 5G industrielle, le soutien à l’expérimentation, l’ouverture de la 5G aux collectivités locales, universités, laboratoires de recherche etc. Côté financements publics, pas moins de 735 millions d’euros seront débloqués d’ici 2025 pour accélérer le déploiement de la 5G.
Et chez Cap Digital, ça donne quoi la 5G ? On s’est lancé sur le dossier à l’automne 2021 en créant une délégation spéciale “Nouveaux usages de la 5G” pour accompagner tous les adhérents qui souhaitent se jeter dans le grand bain. Acculturation technologique, partages d’expérience, exploration de cas d’usage potentiels, étude de la faisabilité d’un projet, montage de projets collaboratifs, identification de terrains et plateforme d’expérimentation sont autant de sujets ouverts ces douze derniers mois. « Chez Cap Digital, la Délégation Spéciale 5G & Nouveaux usages a, dès le kick off en avril 2022, voulu tout d’abord expliquer tout l’intérêt de la 5G par des workshop, des témoignages, des présentations, en s’appuyant aussi sur les travaux de la délégation à l’innovation numérique responsable. Il s’agit maintenant d’approfondir ensemble, d’innover ensemble, de créer des projets ensemble. C’est pourquoi nous programmons en 2023 avec les autres délégations spéciales, des moments dédiés de collaboration et d’échanges » précise Catherine Dehaene, notre Déléguée spéciale 5G et Responsable Stratégie & Relations industrielles chez Orange. Si ça vous parle, Stéphane se fera un plaisir de vous en dire plus.
L'AUDIO ANTI-SCHMILBLICK
On vous explique tout sur le jumeau numérique en 9 minutes 39 secondes.
Le jumeau numérique, vous non plus, vous n’y comprenez pas grand-chose ? Pour lever le voile sur cette innovation issue de l’IA et du machine learning, on a fait appel à Vincent Maret, Délégué spécial aux jumeaux numériques construction, rénovation et environnement de Cap Digital, et Directeur Innovation du Groupe Bouygues. On vous promet, en moins de 10 minutes et les yeux fermés, vous aurez tout compris !
MAIS ENCORE ?
Et comme on ne fait pas les choses à moitié, on avait déjà sorti un position paper sur le sujet en début d’année, suite à la création en octobre 2021 de notre Délégation spéciale. Et au cas où vous en redemandiez, il y a aussi cette interview de Vincent Maret publiée à la rentrée sur le média collaboratif Construction21, à propos de la dynamique collaborative nécessaire au développement du jumeau numérique.
L'APPEL À PROJETS EN STOCK
"i-Démo 2" par Bpifrance
Jusqu’au 20 juin 2023, l’appel à projets “i-Démo” reprend du service pour une seconde vague d’aides nationales et œuvre, dans la giron de France 2030, pour “le développement d’entreprises industrielles et de services sur les marchés porteurs, créateurs de valeur et de compétitivité pour notre économie et contribuant aux transitions énergétique, écologique et numérique”. En gros, i-Démo, c’est du soutien aux projets structurants de R&D&I, pour couvrir le risque, et, à terme, atteindre des retombées d’ordre économiques (valeur, emploi etc.), technologiques (nouveaux produits, services et technologies), environnementales et sociales, ou encore des retombées indirectes en termes de structuration durable de filières.
L’appel à projets vise donc à financer des phases de recherche industrielle ainsi que des phases de développement expérimental, préalables à la mise sur le marché. Les projets attendus peuvent être individuels ou collaboratifs d’une durée indicative entre 3 et 5 ans, avec un budget minimum de dépenses de 4M€ d’euros. L’instruction des dossiers est conduite par Bpifrance en lien avec les ministères concernés, sous la coordination du Secrétariat général pour l’investissement (SGPI), mobilisant si besoin l’ADEME.
Bien sûr, notre équipe R&D&I est à votre disposition pour vous aider à trouver des partenaires (académique ou technologique) ou à expertiser votre dossier en vue de sa labellisation. Autrement dit, nous sommes à vos côtés pour maximiser vos chances de succès !
ON SOUHAITE LA BIENVENUE À...
Nunki, adhérent Cap Digital depuis novembre 2022
Quentin Lhomme, cofondateur & CEO de Nunki
Demain, l’intelligence artificielle nous permettra-t-elle d’anticiper toutes les crises, qu’elles soient médiatiques, géopolitiques, économiques ou encore sociales ? C’est en tout cas ce que promet la start-up française Nunki, créée en 2014 par Quentin Lhomme et Quentin Lainé et composée aujourd’hui d’une dizaine de collaborateurs réunis à Station F. Via la collecte de données issues de sources ouvertes - médias en ligne, réseaux sociaux, données météorologiques ou encore données de trafic routier - et l’intelligence artificielle, la technologie développée par Nunki permet à ses clients privés et publics d’anticiper, de détecter et de gérer les crises auxquelles ils sont confrontés. Exemple : la start-up travaille avec un département français pour l’aider à déceler de potentielles catastrophes naturelles, ou avec un Ministère qu’on ne peut pas citer pour l’alerter en temps en et en heure de toute montée de sentiments anti-français à travers le monde.
Leur IA analyse pour cela plusieurs millions de contenus par jour, dans plus de 100 langues, et détecte de manière automatisée les signaux faibles pouvant impacter les activités de leurs clients. Et pour compléter le tout, la plateforme ramène un peu d’humain là-dedans en proposant les meilleurs experts mondiaux en matière de gestion de crise.
ON Y ETAIT !
Au Smart City Expo World Congress de Barcelone
Plus de 20 000 visiteurs, 800 exposants et 130 pays se sont réunis la semaine dernière à Barcelone pour le Smart City Expo World Congress. Parmi eux, Virginie Giraud, Content strategist chez Cap Digital, venue fièrement représenter les projets européens soutenus par Cap Digital depuis 4 ans : MAKING-CITY et AI4Cities. Grâce à l'événement, la Commission Européenne a en effet pu réunir 30 projets dont ces deux 2 initiatives et montrer par l'exemple le travail effectué autour des enjeux de « quartiers à énergie positive », de nouveaux modèles économiques pour les villes, de technologies innovantes au service de la mobilité, de la communication, des services ou encore de la santé. Au programme de ces 3 jours d'événements donc, un florilège de thématiques chères aux villes dites "intelligentes" et désireuses d'attractivité et de durabilité : de l'innovation bien sûr, de la mobilité, de l'économie ou encore de la sécurité ou des sujets d'infrastructure.
L'atout majeur de l'événement d'après Virginie : réussir à réunir de grandes entreprises comme Microsoft et Dassault Systèmes, des villes et des collectivités, le French Lab ainsi qu'un grand nombre de start-up engagées sur des projets autour de l'intelligence artificielle, des jumeaux numériques (encore eux!) etc. C'était aussi l'occasion pour les participants de découvrir des dispositifs financiers dédiés à l'accélération de la neutralité climatique.
Et les organisateurs de l'événement n'ont pas oublié de proposer quelques expériences inédites, avec un mur très instagrammable proposé par l'Institut d'Architecture Avancée de Catalogne pour présenter son prototype de ferme alimentaire verticale imprimée en 3D.
ON Y SERA
Autrement dit, l’agenda des événements qu’on vous recommande un peu plus que d’autres.
• Robots for good : la robotique sociale, ça vous parle ? Ce sera le sujet du colloque organisé par Blue Frog Robotics le 25 novembre prochain de 9h à 14h au Village by CA Paris avec des invités de haut vol comme Laurence Devillers (CNRS), Serge Tisseron ou encore Alain Bensoussan ; •IA : l’Association Française de Droit de l'Informatique et de la Télécommunication (dite l’AFDIT) s'attaquera au sujet du droit comme levier de croissance de l’IA lors d’une conférence organisée le 24 novembre à 17h, et c’est même gratuit avec notre code AMIAFDIT22 ; •Cybersécurité : le Cyber Eco IDF, c’est le nom donnée au 1er forum de la sécurité économique et numérique pour les TPE-PME et les collectivités d’Île-de-France, qui aura lieu le lundi 28 novembre de 9h à 18h au Campus Cyber de la Défense ; •Europe : le jeudi 8 décembre 2022, on vous invite à une demi- journée Cap Digital x Bpifrance pour vous présenter les opportunités européennes de financement pour le numérique. C’est gratuit, c’est chez nous et c’est l’InfoDay Digital, inscrivez-vous avant qu’il n’y ait plus de place ! •Silver economy : old but gold ! Retrouvez-nous les 29 & 30 novembre au Silver Economy Expo aux côtés des start-up et de tous les acteurs de l'innovation pour la société du bien vieillir et de la longévité ! •Retail : on ira faire le tour des innovations technologiques et digitales du monde du commerce physique et en ligne au Tech for Retail à Paris du 28 et 29 novembre prochains, avec quelques-uns de nos adhérents !
SNIPPETS
Les actus de la quinzaine, en flux continu.
•Rendez-vous dans le Métavers avec le premier rapport exploratoire remis au Gouvernement fin octobre •Retour en images sur la session de pitch des adhérents Cap Digital au Silver Eco Festival • Plus que quelques jours pour intégrer la nouvelle promo de l’incubateur Descartes sur la ville durable, les nouveaux services numériques ou encore la santé •
Et voilà pour cette quinzaine. Est-ce que cette nouvelle newsletter vous a plu ?